Six cadavres de chiens
L’alerte a été donnée dimanche par des riverains excédés par les aboiements émanant de ce jardin de la rue Lamartine. Des nuisances sonores avaient déjà été signalées mais cette fois certains affirment avoir vu un renard en cage. En arrivant sur les lieux, les policiers découvrent un véritable chenil clandestin fait de bric et de broc. Des murs montés avec des palettes en bois ou de la taule, une bâche en guise de toit. Quelques « box » ont été aménagés, d’autres animaux sont enfermés dans de simples caisses de transport. « C’était particulièrement glauque, je crois qu’il n’y a pas d’autre mot », résume une source policière.L’odeur est irrespirable, le sol est jonché d’excréments. « Un vieux berger allemand n’arrivait pas à se déplacer car des boules d’excréments collaient à ses pattes », précise Anne-Claire Chauvancy, responsable protection animale pour la Fondation Assistance aux animaux, qui a accompagné les forces de l’ordre pour la prise en charge. Elle décrit desscènes de maltraitance « insoutenables » : des animaux affamés et assoiffés, souffrant parfois d’escarres. « La longueur de leurs griffes nous laisse penser qu’ils ne sortaient jamais », poursuit-elle. Certains aboient à tout rompre, d’autres au contraire se terrent au fond de leur « cellule ». Au moins six cadavres de chiens en décomposition, deux dans des box, les autres dans de simples sacs-poubelle au fond d’un jardin, ont été mis à jour.
Une pension pour maîtres-chiens
Selon les premiers éléments du dossier, ce chenil était en réalité une pension illégale à l'usage des maîtres-chiens dans laquelle les animaux étaient gardés mais également « dressés » pour devenir combatif. D’où la présence d’un renard sur place. « On suppose qu’il servait à exciter les chiens pour les rendre agressifs. C’est ce qu’on appelle du “dressage au mordant” », poursuit la responsable associative. Les douze chiens encore vivants ont été pris en charge par la Fondation 30 millions d’amis, les oiseaux par celle de l’Assistance aux Animaux. Le renard a, quant à lui, été conduit au centre d’accueil de la faune sauvage de Maisons-Alfort (Cedaf)Un homme de 57 ans, qui vivait sur place, a été placé en garde à vue pendant 48 heures avant d’être libéré. Une plainte en détention d’espèce sauvage, actes de cruauté, abandon volontaire a été déposée par la fondation Assistance aux animaux. L’enquête confiée au commissariat de Pantin se poursuit.
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