Hélicoptère avec caméra thermique volant en rase-mottes sur la ville, équipe cynophile et 45 gendarmes en arme déployés aux quatre coins de la commune, la cité uvale avait, hier, des allures de fort Alamo.
La cité uvale bouclée pour une chasse à l'homme
Un dispositif exceptionnel lancé par le colonel du groupement de gendarmerie, Christophe Daniel, peu après que trois de ses hommes ont fait feu sur un véhicule circulant chemin de Clavel. Vers 10 h 30, en effet, après le coup de fil d'un riverain inquiet de ce quartier isolé sur les coteaux de la cité uvale, quatre patrouilles se rendaient sur les lieux. L'une d'elles se retrouvait nez à nez avec une équipe de cambrioleurs. Pris en flagrant délit de vol avec effraction dans une villa cossue, les trois individus tentaient le tout pour le tout pour éviter l'interpellation. Seul au volant d'une Renault Mégane, le chauffeur de l'équipe enclenchait une virulente marche arrière et tentait de faire demi-tour sur le chemin. C'est à ce moment-là, après avoir fait les sommations d'usage, que trois gendarmes ouvraient le feu à huit reprises sur le véhicule, l'un des militaires étant menacé d'être écrasé ayant fini sur le capot.Il percute un arbre et tente de s'enfuir
Des coups de feu qui n'empêchaient pas le suspect de prendre la fuite. Pour peu de temps toutefois; le cambrioleur, ignorant qu'il avait pris un cul-de-sac, terminait, 1 kilomètre plus loin, sur un petit chemin de terre après avoir percuté plusieurs arbres. Légèrement blessé, il tentait de prendre la poudre d'escampette à pied. Il était finalement interpellé peu après.Dans le même temps, une véritable chasse à l'homme s'organisait pour arrêter ses deux complices, partis à pied. Passant au peigne fin les coteaux boisés du nord-est de Moissac avec le soutien d'une équipe cynophile, les gendarmes quadrillaient aussi le centre-ville. En vain. Tournoyant en boucle et bruyamment, l'hélicoptère de la gendarmerie n'était guère plus en veine. Le bouclage de la ville était complet, d'autres militaires, puissamment armés, surveillant les allers et venues dans les principales sorties de la commune.
C'est finalement à la pause déjeuner, lorsque les rotors de l'hélico avaient cessé de survoler Moissac, que les deux cambrioleurs sortaient de leur planque, non sans avoir dévalé les coteaux par l'une des lignes de crête. Pensant que le dispositif était levé, ils tentaient de gagner le centre-ville. Informés par les riverains, les gendarmes arrêtaient les deux individus, qui ont rejoint leur comparse déjà en garde à vue. Originaires de la région toulousaine, les trois individus âgés de 19 à 21 ans, sont connus de la justice pour des vols aggravés.
Hier soir, la vice-procureur V. Benalfquih n'avait pas encore pris de décision sur les suites judiciaires à donner à ce dossier : comparution immédiate cet après-midi ou ouverture d'une information judiciaire. Les auditions de la nuit devaient permettre d'y voir plus clair. Du côté des gendarmes, on soufflait, cette affaire ayant bien failli se terminer par des blessés graves, voire pire. Les gendarmes avaient tous en tête le décès du major Christian Rusig, un ancien de la brigade de Bourg-de-Visa, écrasé en tentant d'arrêter un chauffard à Ussat, en novembre dernier.
http://www.ladepeche.fr/communes/moissac,82112.html
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