Mis en examen pour fraude fiscale, escroquerie en bande organisée, blanchiment et abus de biens sociaux, Christrian Loubersanes, 61 ans, courtier en assurance, vient d'être remis en liberté après quatre mois de détention provisoire, à la maison d'arrêt de Seysses. Le juge des libertés et de la détention a décidé, dernièrement, de ne pas prolonger le mandat de dépôt de cette figure du milieu des affaires qui proposait de juteuses rémunérations à 9% d'intérêts en investissant dans des assurances vie. Une cavalerie financière pour un préjudice totale compris entre 6 et 10 M d'€. Durant ces derniers mois, une centaine de victimes se sont déclarées ayant perdu des sommes allant de 4 000 à 400 000€. Un grand nombre d'entre elles attend toujours le versement des investissements. Parmi ces souscripteurs, des frères de la grande loge régulière de France à laquelle Christian Loubersanes appartenait. La remise en liberté de cet ancien franc-maçon obéit à un argument juridique imparable, habilement exploité par l'avocat de Christian Loubersanes, Me Simon Cohen. «Mon client a toujours revendiqué l'entière responsabilité des faits et les indices prétendus de la bande organisée étaient absents. On ne lui a pas posé une seule question sur ce qui aurait pu constituer une bande organisée», martèle Me Cohen. La prolongation du mandat de dépôt, au-delà de 4 mois, n'est possible que si la peine encourue est supérieure à 5 ans. C'est le cas si la justice retient la bande organisée comme circonstance aggravante. Or, celle-ci vient de faire l'objet d'une requête en annulation déposée par l'avocat, devant la chambre de l'instruction qui a saisi la cour pour trancher. Dans ce contexte, le juge des libertés et de la détention, estimant qu'il pouvait y avoir un doute sur l'existence avérée de la bande organisée, a décidé de remettre en liberté Christian Loubersanes, écroué depuis le 6 juillet 2016. Le doute a donc profité au mis en cause. Une décision purement juridique qui devrait soulever un tollé parmi les nombreuses victimes qui ont perdu très gros dans cette affaire. C'est le cas notamment d'un employé municipal d'une commune de l'agglomération toulousaine. «J'ai investi 240 000€ en faisant confiance à Christian Loubersanes. Cet argent devait me rapporter 400 000€ et me mettre à l'abri pour la retraite. Je devais toucher les dividendes en 2017. Aujourd'hui, je n'ai plus d'économies. Pour moi, c'est du terrorisme financier!» Mis en relation par un proche de Christian Loubersanes, cet employé municipal a déposé plainte en septembre par le biais de son avocat Me Douchez. «On veut récupérer notre argent et que la justice reconnaisse notre statut de victimes». Une dizaine d'autres plaignants soutenus par Me Varet sont dans le même cas. «Certains sont au bord du suicide». Retaités, employés modestes ou professions libérales, ils sont plusieurs dizaines à avoir confié leur bas de laine à Christian Loubersanes, ex-gérant de la société Sabal, à Aucamville. Une société vide par laquelle ont transité les fonds des souscripteurs lésés.
http://www.ladepeche.fr/communes/toulouse,31555.html
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