Dans la nuit de dimanche à lundi, les sapeurs-pompiers du Bassin ont transporté en urgence à la maternité de Rodez une maman decazevilloise en couches. L'ARS (agence régionale de santé) Occitanie a été informée de l'événement.
Une situation risquant désormais de se reproduire depuis la décision de l'ARS de suspendre les accouchements à la maternité de Decazeville, suite au décès d'une maman et de son bébé le 6 octobre dernier.
«Il y a eu ce drame, c'est horrible, terrible et pourtant exceptionnel, cela arrive aussi ailleurs et il n'y a pas pour autant de suspension des accouchements. Je suis persuadée qu'il y a bien plus de risques pour les mamans sans maternité à Decazeville ; les risques sont plus grands à prendre la route pour franchir 40 km quand on est sur le point d'accoucher», estime cette future maman decazevilloise qui accouchera bientôt à la maternité de Villefranche-de-Rouergue, et qui garde en mémoire l'exemple d'un bébé décédé dans le Lot sur l'A20 en 2012.
Un mois après le drame decazevillois, les enquêtes administratives et pénales suivent leur cours.
Contactée hier, la direction générale de l'ARS indique que le rapport initial a été transmis à la direction du centre hospitalier le 17 octobre, qui a eu une semaine pour répondre aux questions posées. Le dossier a été renvoyé à l'ARS le 24 octobre, afin que cette dernière puisse, après «une analyse technique, méthodique et scrupuleuse des réponses» établir un rapport définitif, par les médecins et inspecteurs de l'agence (et si besoin avec le recours d'experts médicaux «cette décision n'a pas pour l'heure été prise») à même d'apprécier si le protocole de prise en charge a été respecté.
«Compte tenu des échéances et pour assurer la continuité des parturientes, nous faisons au plus vite et espérons pouvoir rendre le rapport définitif fin novembre», précise l'ARS.
Ce rapport définitif permettra d'abonder l'enquête judiciaire ouverte pour déterminer les causes de la mort des deux victimes, pour faire apparaître ou écarter d'éventuelles responsabilités pénales. «Il faut comprendre au plus près ce qu'il s'est passé, nous sommes dans la recherche des causes de la mort», indique pour sa part le procureur de la République, Yves Delpérié, également joint hier.
Enjeux
Les enquêtes administrative et pénale seront donc encore longues, ce qui ajoute aux inquiétudes locales quant à l'avenir de la maternité, actuellement au ralenti via quelques consultations prénatales. D'autant plus que le recrutement du pédiatre (l'un des conditions de l'ARS en mai pour autoriser le renouvellement de l'autorisation d'exercer) n'a pas été concrétisé ; et que le nombre d'accouchements est en forte baisse (178 du 1er janvier au 6 octobre). Les naissances du dernier trimestre de 2016 n'auraient pas permis d'atteindre les 265 naissances de 2015.
Pour l'heure, la direction ne souhaite pas communiquer sur le sujet.
Côté syndicats «Nous souhaitons que le rapport puisse être rendu au plus vite pour savoir ce qu'il convient de faire».
Car les enjeux sont importants, notamment pour le service et son organisation : trois sages-femmes sur les sept en poste actuellement sont en contrat à durée déterminée.
À Decazeville, bon nombre craignent qu'une trop longue suspension des accouchements signifie au gré des semaines un fil toujours plus mince pour l'épée de Damoclès pesant sur l'avenir de la maternité. Et par conséquent sur d'autres services de l'hôpital, dans un contexte de déficit budgétaire important dû à une évidente baisse des recettes…
En savoir plus sur http://www.ladepeche.fr/article/2016/11/09/2454998-double-deces-a-la-maternite-l-attente-des-rapports.html#cOfs0OEzBMasTIvy.99
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