Prison pour le clown qui s'enfuit au volant d'un camion de cirque

Au volant de son camion rempli de chameaux et de lamas, il s'était engagé dans une course poursuite avec les gendarmes pour échapper à un contrôle.
Le clown fait grise mine dans le box des accusés. Il vient d'être condamné à un mois de prison ferme pour avoir mis en danger la vie d'autrui, au terme d'une course-poursuite avec les gendarmes au volant d'un camion de cirque transportant des animaux, notamment des chameaux et des lamas.
Pour quelqu'un qui gagne sa vie en faisant rire les gens, la situation est quelque peu cocasse. Et elle ne fait pas sourire la procureur de la République de Foix, Karline Bouisset. «Je veux bien que vous fassiez le clown, mais pas le délinquant. Vous avez failli causer de graves préjudices», lance-t-elle au jeune homme de 21 ans.

Une longue série d'infractions

Les infractions retenues contre l'accusé sont pléthores : conduite d'un ensemble routier de 26 mètres de long d'un poids supérieur à 3,5 tonnes sans permis poids lourd, usage du téléphone au volant, mise en circulation d'un véhicule non assuré dont le contrôle technique est périmé depuis 2009, et dont quatre pneus sont usés jusqu'à la trame.
Cela fait beaucoup pour quelqu'un «qui a encore douze ans dans sa tête et qui mange des céréales et des pains au lait pour le goûter», selon les dires de son avocate.

Course-poursuite au volant d'un camion de 26 mètres

Tout commence vendredi dernier, aux alentours de midi. Le camion conduit par l'accusé, employé par ses parents fait partie d'un convoi de plusieurs véhicules du cirque familial, voyageant de Carcassonne en direction de Foix.
Se lance alors une course-poursuite sur et aux abords de la 2x2 voies avec des gendarmes qui souhaitaient procéder à un contrôle, après avoir vu le conducteur utiliser son téléphone au volant.

Violente interpellation

À 70 km/h, le clown entre en trombe dans le village de Saint-Jean-de-Verges et s'arrête finalement au niveau du hameau de «Faoure Nègre», derrière le camion conduit par sa mère.
Là, les gendarmes finissent par le maîtriser, non sans mal. «Il s'est violemment débattu, et m'a donné un coup de poing au front. Mes lunettes sont tombées au sol», témoigne un gendarme à la barre. Lui et son collègue se sont constitués partie civile et réclament chacun 1 000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice moral subi.
Le tribunal leur rend justice, et condamne le clown à une peine de huit mois d'emprisonnement dont sept avec sursis, assortie d'une mise à l'épreuve de deux ans.
http://www.ladepeche.fr/communes/foix,09122.html