Dans la nuit de dimanche à lundi, un nouveau pan du versant montagneux s’est décroché. Un glissement de terrain encore plus spectaculaire « en volume de boue » que celui du 2 février dernier. À quelques mètres du précédent affaissement.
Cette monstrueuse coulée de boue a dévalé la montagne, déraciné les arbres, traversé la Départementale, descendu le coteau, emporté un chalet de bois « comme une coquille de noix » et rejoint le Doubs gonflé par les pluies qui coule en contrebas. La 437 qui relie Vaufrey est ensevelie sous des milliers de mètres cubes de boue, roches et végétaux sur 70 m de long, plus d’un mètre de haut. Une vraie dévastation entre le pan montagneux « pelé », les abords des chalets (résidences secondaires soignées et fleuries) ravagés, la route couverte d’une masse grise gluante. « Ne vous y engagez pas un pied. C’est comme du sable mouvant », prévient un agent communal.
Au sommet, une faille s’est ouverte sur 150 m
« C’est pire que l’épisode déjà désastreux du 2 février », résume Olivier Billey en enfilant ses bottes qui ne quittent plus le coffre de sa voiture. « Au sommet, une piste forestière a été engloutie. Une faille d’environ 150 m est apparue, ce qui laisse supposer que nous ne sommes pas à l’abri de nouvelles coulées. » Depuis le sommet du versant montagneux, la source du Saint-Laurent suit en cascade la coulée de boue. D’ordinaire, l’eau canalisée passe sous la route. Désormais dessus, pour jeter ses eaux boueuses dans le Doubs.Les pluies quasi incessantes du mois de juin sont sans doute à l’origine de cette coulée de boue plutôt violente puisqu’elle a même emporté dans son sillage les blocs d’enrochement installé par le Département pour sécuriser la route où la circulation se faisait en alternat depuis le mois d’avril, en attendant de trouver une solution financière pour consolider cette montagne présentant des risques évidents pour les 400 usagers qui fréquentent quotidiennement la D437. Le Département a déjà pris « sa part » : 160 000 € de travaux pour dégager les 4000 m³ de gravats liés aux glissements de février et à l’enrochement. Le hasard veut qu’une réunion fût prévue mardi à la sous-préfecture entre la commune de Soulce, l’État et le Département pour coordonner les travaux à venir et déterminer, surtout, qui allait payer la note.
Catastrophe naturelle
La montagne n’a pas attendu qu’on se penche sur son cas pour refaire des siennes. La réunion est pour autant maintenue, tandis qu’un hydrologue est attendu ce mardi sur site pour une expertise technique. En état d’urgence puisque la circulation est à nouveau coupée à Soulce avec la mise en place d’une déviation par Courtefontaine, Indevillers, Chauvilliers et Glère. « Soit un détour de 40 km aller et retour par jour pour aller travailler. Maintenant, ça n’est la faute à personne », lâche, philosophe, Geoffrey, un père de famille de Saint-Hippolyte qui travaille à Delémont. La commune de Saint-Hippolyte est d’ailleurs elle aussi coupée à la circulation. En raison de travaux au centre de la commune.« J’attends beaucoup de cette expertise », confie Olivier Billey qui en a « juste marre de ces glissements de terrain. À la suite d’un petit éboulement sur la 437 entre Vaufrey et Glère, la route est aussi en alternat. Vraiment, je sature. À l’ère de l’informatique, certains pensent qu’on peut tout régler en un clic. Pas vraiment le cas avec une montagne qui s’affaisse… » Pas faux. Au vu de l’ampleur et la répétition du phénomène, l’État va-t-il décréter la catastrophe naturelle ? À tout le moins, ça coule d’eau de… Soulce car il y a péril sur ce bout de macadam qui longe une montagne à Soulce-Cernay.
http://www.estrepublicain.fr/edition-belfort-hericourt-montbeliard/2016/06/20/soulce-cernay-la-montagne-se-decroche-nouvelle-monstrueuse-coulee-de-boue
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