Elle s'était fait passer pour une victime des attentats parisiens du 13 novembre auprès de plusieurs organismes : une jeune mère de famille doit comparaître en correctionnelle le 13 juin pour "escroquerie" et "tentative d'escroquerie". La jeune femme âgée de 24 ans s'était présentée le 22 décembre 2015 au commissariat des Mureaux (Yvelines) pour porter plainte, prétendant faire partie des victimes d'une des attaques qui ont frappé la capitale.
Aux enquêteurs de la police judiciaire qui l'interrogent le 31 décembre, elle indique avoir été présente dans le bar "Le Carillon", dans le Xe arrondissement, dont la terrasse a été l'une des cibles des assaillants. Mais la jeune femme prétend "avoir été soufflée par une explosion" - alors que la terrasse du bar a été attaquée au fusil d'assaut - et "gravement blessée à un bras". Elle porte d'ailleurs un bras en écharpe, présente des certificats médicaux montrant qu'elle doit subir une greffe de peau, produit une photo de son bras prétendument blessé et dit qu'elle a perdu ce soir-là téléphone, carte bleue et autres effets personnels.
Incohérence dans son récit
Les enquêteurs de la PJ versaillaise se mettent alors en cheville avec la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (SDAT) qui ne tarde pas à souligner de nombreuses "incohérences" dans son récit, ainsi que dans les pièces produites. Le médecin prétendument à l'origine de son certificat médical ne l'a en réalité jamais reçue. Le nom de la jeune femme ne figure sur aucune liste de victimes admises à l'hôpital le soir du drame. La photo de "son" bras blessé, enfin, est retrouvée sur internet, mais... ce n'est pas le sien.
Grâce à de fausses déclarations, elle a néanmoins réussi à duper le Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI), ainsi que la Maison départementale de l'autonomie, qui aide les personnes handicapées. Brièvement placée en garde à vue en février, la jeune femme a reconnu les faits. Elle est convoquée devant le tribunal correctionnel de Versailles lundi. L'affaire pourrait être renvoyée.
La jeune femme, mariée et mère d'un nouveau-né, devrait se présenter à l'audience sans avocat. Face à elle, sur le banc des parties civiles, le médecin, dont elle a usurpé les certificats médicaux, et les deux organismes d'aide. Elle encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 375.000 euros d'amende. Elle est, par ailleurs, convoquée le 21 novembre pour exercice illégal de la pharmacie.
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