mercredi 23 mars 2016

Un accident, banal et tragique à la fois

De l'alcool et des remords d'un côté de la barre, de la souffrance physique et des reproches de l'autre : un drame de la route d'une banalité affligeante et tragique s'est arrimé, hier, à la barre du tribunal correctionnel de l'Ariège. Militaire au 1er RCP, Maxence D..., 31 ans, a choisi de ne pas prendre d'avocat. Il assumera seul. Il se tournera à deux reprises vers la victime de l'accident, qui se déplace encore péniblement, à l'aide de deux canes. Il présente des excuses raides, embarrassées et explique n'avoir pas pu le faire auparavant : «Les gendarmes ne m'ont pas donné les identités des victimes», regrette-t-il.

Plus de 2 g d'alcool dans le sang

L'accident s'est produit le 12 décembre dernier, non loin des Pujols. Maxence D... se rendait en discothèque, avec plus de 2,2 grammes d'alcool dans le sang. Il ne se souvient pas pourquoi il est parti seul, laissant un collègue parti se changer, et qui devait venir avec lui. Il ne se souvient plus des circonstances de l'accident. En face survient la voiture d'un couple d'agriculteurs. Le véhicule de Maxence D... quitte sa voie de circulation. Le choc est inévitable, particulièrement violent.
Pour la passagère, grièvement blessée, un long calvaire va commencer.
«Ma cliente a eu la rotule brisée, relate son avocate. Elle a été hospitalisée et opérée en urgence. Depuis la date de l'accident, elle suit une rééducation longue et douloureuse dans un centre de rééducation, à Verdèche. Elle y a passé les fêtes de fin d'année, isolée. Elle n'a pas pu sortir avant la fin du mois de février. Et la rééducation a été prolongée de trois mois, en mars». Un long, très long calvaire.
Reste que le retour au foyer se prépare. Et s'annonce difficile. «Il va falloir effectuer des aménagements dans la maison, reprend la robe noire. Rendre la salle de bain accessible. Installer des toilettes spéciales, un carrelage qui ne dérape pas, araser la douche». Les premiers devis sont arrivés : de 12 000 à 13 000 €.
«Il y a des règles. Elles visent à éviter ce genre de drame, a rappelé le procureur de la République. Il faut bien prendre conscience de la gravité des conséquences qu'un tel accident peut avoir». Le conducteur fautif a été condamné à quatre mois de prison avec sursis, et mise à l'épreuve pendant 18 mois, une peine assortie d'une obligation de soins. Son permis de conduire a été annulé et il ne pourra pas le repasser dans un délai de trois mois. À part de nouveaux mots d'excuses, le jeune parachutiste, visiblement très affecté, n'a rien voulu ajouter pour sa défense.

http://www.ladepeche.fr/article/2016/03/23/2309962-un-accident-banal-et-tragique-a-la-fois.html

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