Alain, 49 ans, a croisé la route d'un automobiliste à contresens sur l'A62 vendredi après-midi. Il a évité l'accident grâce aux appels de phare d'un conducteur. Il se considère aujourd'hui comme un rescapé.
«En une fraction de seconde, j'ai croisé la mort en face». Vendredi après-midi, Alain, un Tournefeuillais de 49 ans, qui quittait son travail à Montauban pour regagner son domicile haut-garonnais, a croisé le chemin d'un automobiliste de 84 ans engagé à contresens sur l'A62. La folle course de l'octogénaire désorienté s'est étendue sur 28 km et a choqué les conducteurs qui se sont retrouvés face à lui.
«Alors que je double à 120 ou 130 km/h sur l'A62, sur la voie de gauche, je suis intrigué par une voiture qui roule elle aussi voie de gauche mais dans le sens Toulouse-Montauban et qui fait des appels de phares brefs et incessants, décrit Alain. Ayant été coincé la veille dans le bouchon de l'accident du matin, 2 h 30 pour faire le trajet de chez moi au travail, je me dis qu'il doit y avoir un nouvel accident, je lève le pied et me positionne sur la file centrale».
Une décision salutaire. «En une fraction de seconde, un véhicule à vive allure à contresens vient de frôler mon rétroviseur. Ma petite voiture bouge au souffle du passage comme s'il y avait eu un coup de vent, poursuit Alain. Je vois une borne orange d'appel d'urgence, je m'y arrête, percute le bouton d'appel. Elle sonne durant une minute et puis coupe, sans interlocuteur au bout du fil. Je ne rappelle pas, je remonte dans ma voiture, il me faut avertir coûte que coûte, éviter l'horreur… Je compose le 17 afin de joindre la plateforme téléphonique de la gendarmerie. Une opératrice me répond. Je lui fais part du contresens. J'entends en bruit de fond un autre opérateur qui, dialoguant probablement lui aussi avec un automobiliste, prononce le mot contresens».
Alain a vu sa vie s'arrêter ce vendredi après-midi. Aujourd'hui, il tient à remercier «cet automobiliste anonyme qui, par son réflexe d'appels de phares incessants, a sauvé ma vie, a sauvé combien de vie ?»
Et de conclure : «Aujourd'hui, samedi 16 janvier 2016, c'est le deuxième jour du reste de ma vie».
http://www.ladepeche.fr/article/2016/01/17/2257339-contresens-a62-ai-vu-mort-face.html
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