Les trois bagarres qui ont opposé entre eux des élèves de quatrième du collège George Sand vendredi matin en classe de maths et de technologie ont fait exploser une situation qui au fil des semaines était devenue intenable. Fatigués de tirer la sonnette d'alarme pour dénoncer le climat de violence qui n'a cessé de s'aggraver au sein de cet établissement classé Rep plus, enseignants, et personnels d'éducation et de surveillance ont fait valoir leur droit de retrait hier matin à 10 heures. Ils sont toutefois restés dans l'établissement pour assurer l'encadrement des élèves avant de prendre en début d'après midi le chemin du rectorat où ils ont été reçus par Jacques Caillaut inspecteur d'académie.
Dans ce collège discret situé sur le bord de la route de Saint Simon les bagarres qui ont éclaté hier matin font partie du quotidien. «En tant que professeur principal d'une classe de quatrième je reçois chaque jour trois à quatre rapports d'incident concernant des comportements insolents mais également de nombreux cas de violence», explique un enseignant. Confrontés à ce climat de «violence physique permanente, certains élèves vivent dans la peur. Aujourd'hui une élève a pleuré parce qu'elle ne supporte plus cette tension. Et cette semaine un prof de maths qui faisait une remarque à un élève qui s'amusait avec des pétards a été menacé «de se faire démonter»», poursuit un de ses collègues.
Pour l'ensemble des enseignants rassemblés hier après-midi au rectorat, la situation dérape depuis plusieurs mois. «Face à cette violence, les réactions de la vie scolaire sont très tardives et pas toujours adaptées à la gravité des événements. La conséquence c'est que le nombre d'incidents se multiplie et le seuil de tolérance s'élève chaque jour un peu plus».
Ce climat dégradé a été présenté hier à l'inspecteur d'académie. Ce dernier s'est engagé «à mettre en place un audit avec la participation du personnel de l'établissement à partir du mois de mars.» Cet état des lieux doit «déboucher sur une démarche pour améliorer la situation», a promis M. Caillaut. L'inspecteur d'académie reconnaît que la situation «a amené certains professeurs à être à bout», mais il soutient «leur hiérarchie directe qui n'est pas à remettre en cause mais à aider» afin de contenir ces troubles qui selon lui sont le fait de «quelques élèves en grande difficulté, mais pas de la majorité d'entre eux».
http://www.ladepeche.fr/article/2016/01/30/2266629-cepiere-le-college-a-l-arret-apres-les-violences.html
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