vendredi 27 novembre 2015

Bethoncourt : Firmin, un Bouvier bernois victime d’un tir à bout portant dans la gorge

Il y a quelqu’un à Bethoncourt qui se balade armé. Quelqu’un encore, qui n’hésite pas à faire feu. Quelqu’un enfin, qui a placé le canon d’une arme dans la gorge de Firmin et a tiré à bout portant. Le projectile lui a traversé le gosier. Est ressorti sous l’oreille.

Un gros nounours inoffensif

Firmin est un chien. Un Bouvier bernois de cinq ans. Pas le genre de molosse qui montre les crocs à la moindre contrariété. « Non, c’est un nounours inoffensif, un gros pataud », lâche Benjamin Drezet, le fils de l’horticulteur Olivier Drezet, patron des serres du même nom plantées sur les hauteurs du vieux village à Bethoncourt.
Firmin va mieux. Merci pour lui. Après une intervention de trois heures dans une clinique vétérinaire, il a retrouvé les serres dont il est la mascotte. « Il est sous antibiotiques, est aphone en raison de son larynx meurtri, a perdu cinq kilos en cinq jours mais il est en vie. L’essentiel », lâche Christelle Drezet, sa maîtresse.
Que s’est-il passé samedi dernier ? Il est un peu moins de 10 h. Olivier Drezet se trouve avec des clients dans les serres. Firmin, lui, est allé rouler sa bosse dans les champs voisins. « Nous avons entendu un coup de feu. Pas un coup de carabine de chasse qui fait de l’écho mais un tir sec ».

Deux coups de feu à une heure d’intervalle

Trois ou quatre minutes plus tard, le Bouvier bernois rejoint les serres. Il a la gueule en sang. Gémit. Firmin a été victime de ce que le vétérinaire appelle « un tir à gorge ouverte ». Selon les plaies laissées par le projectile, le chien aurait été touché par du 22 Long Rifle.
« Firmin n’a pas fait les frais d’une balle perdue mais d’un tir volontaire avec intention de le tuer. La chance, si on peut l’appeler ainsi, a voulu qu’aucun organe vital ne soit touché », tonne Olivier Drezet. « C’est de la malveillance à l’état brut. De la méchanceté épaisse. Un individu qui est ainsi capable de presser la gâchette dans la gueule d’un chien aussi tranquille qu’un Bouvier est capable de tirer sur un homme ».
Olivier Drezet a sur le champ déposé plainte à la gendarmerie de Bethoncourt. D’autant que le même jour, une heure après le premier coup de feu, un second a été entendu. Tiré pas très loin des serres. « Il y a un individu dans la nature qui fait usage d’une arme. J’estime ça très grave ». Les gendarmes se sont déplacés. « Pas les élus de la cité. On se sent plutôt seul. Évidemment, ça n’est qu’un chien mais c’est notre chien. Qu’a-t-il fait cet animal pour qu’on lui tire ainsi dans la gorge ? ». En même temps, Olivier Drezet relativise : « Je sais bien qu’il y a tellement plus grave, qu’il y a eu les attentats, que la France est en deuil. Ces tirs dans la nature en sont d’autant plus intolérables ».
La gendarmerie a ouvert une enquête. Quant à Firmin, il a repris cahin-caha son train-train quotidien auprès des siens. Sans nourrir une quelconque velléité envers le genre humain. Surtout, il a retrouvé sa copine Baltique. Une dame Bouvier bien sûr.

http://www.estrepublicain.fr/edition-belfort-hericourt-montbeliard/2015/11/27/bethoncourt-firmin-un-bouvier-bernois-victime-d-un-tir-a-bout-portant-dans-la-gorge

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