jeudi 26 novembre 2015

Agen : un adolescent sauve une femme du suicide

Corentin, lycéen de 17 ans, a empêché une femme de sauter de la passerelle qui enjambe la Garonne. Il a tenu bon jusqu'à l'arrivée des secours. Marqué par cette histoire, il raconte
Corentin Neria arrive à présent à fouler, sans appréhension, la passerelle suspendue de la Garonne reliant Agen et la commune du Passage. Ce n'était pas le cas, il y a encore quelques jours. L'ouvrage d'acier menant le jeune homme de 17 ans, scolarisé au lycée De-Baudre, jusqu'au domicile de ses grands-parents, est devenu indissociable des souvenirs marquants de la journée du 17 novembre. Ce mardi-là, Corentin rentre déjeuner. Il aperçoit alors une femme d'une cinquantaine d'années, désespérée, ayant enjambé la balustrade, sur le point d'escalader les câbles attenants dans le but de mettre fin à ses jours.
 
Le lycéen, qui cheminait avec sa sœur cadette de 15 ans, ordonne à l'adolescente de s'éloigner pour prévenir les secours, tandis qu'il empoigne par la veste la malheureuse projetée vers le fleuve, tentant de la ramener sur la passerelle. « Elle m'a dit de la lâcher. Je lui ai répondu que non, tout en regardant autour de moi si quelqu'un pouvait venir m'aider. À ce moment-là, j'avais tellement peur, que je ne sentais plus ma force. J'ai donc tenu bon », sourit timidement ce jeune rugbyman licencié au club de l'Entente Passage-Bon-Encontre.

« J'en tremblais encore »

Un homme d'une trentaine d'années vient alors à sa rescousse, ainsi qu'un cycliste arrivé peu de temps après. À trois, ces sauveteurs providentiels parviennent à ramener la femme sur la terre ferme, tandis qu'un témoin prévient la police. Du côté du commissariat d'Agen, les fonctionnaires attestent qu'à leur arrivée, une femme en pleurs était installée sur les marches au pied de la passerelle, secourue grâce à l'intervention immédiate du lycéen. Elle était immédiatement prise en charge par les pompiers, afin d'être conduite au centre hospitalier.
"J'avais tellement peur, que je ne sentais plus ma force. J'ai donc tenu bon"
« Arrivé chez mes grands-parents, j'en tremblais encore, je n'ai pas beaucoup mangé… », confie Corentin. De retour au lycée pour 14 heures, un membre de la vie scolaire, informé des événements, indique au jeune homme que l'infirmier est à sa disposition s'il ressent le besoin de se livrer. En effet, le lycéen n'a pas manqué de se confier auprès du professionnel, toujours chamboulé par l'expérience traversée quelques heures auparavant.
Puis, un responsable de l'établissement est venu annoncer à la classe, lors du cours de sport, l'acte héroïque dont avait fait preuve leur camarade à la pause de midi, tout en donnant des nouvelles rassurantes de la quinquagénaire.

http://www.sudouest.fr/2015/11/26/un-heros-modeste-2197590-3603.php

Aucun commentaire: