samedi 11 juillet 2015

Escroquerie : une enquête est ouverte

En deux mois, le gérant des deux garages de Prayssac aurait détourné 2,8 millions d'euros avant de disparaître. L'affaire, révélée dans la Dépêche du Lot-et-Garonne mardi 7 juillet, plonge les onze salariés lotois dans l'angoisse. Une enquête judiciaire vient d'être ouverte dans le Lot
Comme tous les jours, les onze employés des garages Renault et Citroën de Prayssac se sont rendus au travail hier. Pourtant depuis le 30 juin, l'activité des deux concessions est à l'arrêt, suite à la démission surprise du gérant, à la tête de trois autres garages, un situé à Montayral, dans le Lot-et-Garonne, et deux autres à Toulouse. Pascal Cloitre, 51 ans, à la tête de la holding Sogehol, est depuis lors injoignable et introuvable. Son absence fait grand bruit. À son départ, les autres actionnaires de la société ont saisi le tribunal de commerce d'Agen après avoir épluché les comptes de la holding. Dans la foulée, un administrateur provisoire a été nommé et un audit commandité.
«En fait, on s'est aperçu qu'il vendait des voitures via deux sites Internet (Club auto et Autodiscount), il encaissait l'argent mais ne les commandait pas, témoigne un salarié lotois. Apparemment ce n'est pas lui directement mais un de ses salariés qui appelait les clients.» L'escroquerie qui aurait duré deux mois aurait fait au moins 120 victimes et serait estimée à 2,8 millions d'€. Pour les collaborateurs de Pascal Cloitre, ces révélations ont fait l'effet d'une bombe. «On est tombé des nues, confirme un des employés. C'est un homme très intelligent qui était ingénieur aéronautique et qui a travaillé chez EADS.» Pascal Cloitre et sa femme, secrétaire dans un des garages du groupe, étaient arrivés à Prayssac en 2007 pour reprendre le garage carrosserie Citroën, puis en 2010 le garage Renault de la commune.

Aucune plainte encore déposée

La justice s'intéresse de près à cette affaire. Le procureur de la République du Lot, Nicolas Septe, a ouvert mercredi une enquête judiciaire confiée aux gendarmes de la section de recherche de Toulouse. «Aucune plainte n'a été déposée pour l'instant», a-t-il précisé hier.
Pour les salariés suspendus à la décision de l'administrateur judiciaire, l'attente est longue et les questions nombreuses. Seule satisfaction : ils ont perçu hier leur paye du mois de juin. Certains ne décolèrent pas face à l'attitude de leur gérant qui leur avait envoyé fin juin un courrier pour leur expliquer sa démission. En conclusion, Pascal Cloitre leur a écrit : «Où que je sois, je ne vous oublierai jamais». Eux non plus.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/11/2141972-escroquerie-une-enquete-est-ouverte.html

 

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