Un dossier hors norme du fait de la vingtaine de tomes de l’instruction, des 38 constitutions de partie civile et de la centaine de victimes recensées. En présence de deux interprètes, l’audience a débuté par la longue lecture de la prévention par la présidente du tribunal, Catherine Buchser-Martin. Face à elle, 6 prévenus alignés côte à côte sur des chaises, deux autres dans un box, encadrés par une dizaine d’agents pénitentiaires.
Ces individus, âgés entre 32 et 44 ans, ne sont pas tous connus de la justice française ou européenne. Trois ont déjà été condamnés pour des faits de vols en France, deux en Europe, les cinq autres ne possédant aucun casier judiciaire. Cinq d’entre eux sont mariés avec des épouses et des enfants domiciliés en Roumanie.
Les professions qu’ils exercent ou auxquelles ils ont été formés sont variées : mécanicien, chauffeur de taxi, ouvrier du bâtiment, mécanicien agricole et berger (propriétaire de 120 moutons). Interrogés tour à tour sur leurs projets après leur jugement, six ont clairement indiqué vouloir regagner leur pays, deux rester sur le sol français.
Un préjudice global estimé à 500.000 €
Les cambriolages (162 dénombrés) ont impacté plus d’une trentaine de communes rurales. Avec un mode opératoire similaire : les voleurs opéraient la nuit, sur des localités proches les unes des autres et situées à proximité d’un axe routier majeur. Ils entraient visiblement « au hasard » sur des exploitations agricoles, avec ou sans effraction, en dégradant des portes ou des grillages. Le matériel était ensuite déposé en limite de propriété, en bordure de route, avant d’être récupéré par une équipe à bord de véhicules souvent volés. Les enquêteurs ont estimé le préjudice global à 500.000 €.Pour démanteler ce réseau roumain, les gendarmes ont élaboré des actions de surveillance. D’abord sur les 5 véhicules qui ont servi à commettre l’ensemble des vols, trois immatriculés en France, un en Bulgarie et un en Roumanie, localisés dans les départements incriminés. La téléphonie ensuite, avec des écoutes mises en place dès le 13 décembre 2013 et des relais déclenchés à proximité des lieux des vols. Un dispositif qui a permis de géolocaliser des points de rendez-vous multiples. L’ADN enfin, a été utilisé dans le cadre de deux dossiers.
Ces éléments d’enquête ont conduit à des interpellations simultanées, en mars 2014, en France, en Allemagne et en Roumanie. Avec des perquisitions fructueuses en terre slave puisque de l’outillage volé, du matériel informatique, des téléphones et une voiture ont été retrouvés sur place.
Reste à déterminer le rôle des prévenus qui reconnaissent du bout des lèvres leur participation aux différents vols. Leur interrogatoire se poursuivra demain en ce sens.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-bar-le-duc/2015/06/29/vols-d-outillage-dans-le-grand-est-8-roumains-a-la-barre-du-tribunal-de-bar-le-duc
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