Depuis hier et jusqu'à ce soir, le tribunal correctionnel de Cahors examine une affaire de trafic de stupéfiants démantelé à Figeac entre 2009 et 2012. Après cinq ans d'instruction, treize prévenus, impliqués à des degrés divers, ont été appelés à préciser leur rôle dans ce trafic complexe.
Près de cinq ans après les faits, les principaux acteurs d'un vaste trafic de stupéfiants qui sévissait à Figeac, comparaissaient hier devant le tribunal de Cahors. Entourée d'épaisses piles de dossiers qui témoignent de la longueur de la procédure, la présidente, Béatrice Almendros, a fait face à treize jeunes hommes, âgés aujourd'hui de 21 à 35 ans. «Vous auriez pu être 40 aujourd'hui», a-t-elle souligné au cours d'une audience marquée par le comportement désinvolte et les explications fumeuses de la plupart des prévenus. Certains ont déjà fait de la prison, deux sont d'ailleurs actuellement incarcérés à Rodez. Quasiment tous ont un casier judiciaire fleuri de plusieurs mentions pour usage voire trafic de stupéfiants ou encore violences ou vols. Ils sont frères, amis d'enfance ou voisins de quartier. La quasi-totalité de ce petit monde semble bien se connaître. «On a grandi à Figeac, tout le monde se connaît», a confirmé l'un d'eux à la barre.
Pourtant, interrogés un à un par la présidente sur les faits et leur personnalité, aucun n'a reconnu l'existence d'un réseau et d'un trafic de produits stupéfiants. «J'ai fait du trafic de stup pour payer ma consommation mais en aucun cas je ne suis lié avec quelqu'un ici», a répondu, avec aplomb, un Figeacois de 25 ans, habitué du palais de justice et déjà en prison pour une autre affaire.
Pourtant, l'enquête fastidieuse menée durant plusieurs mois par les gendarmes de la brigade de Figeac a mis au jour des contacts réguliers entre les différents prévenus. Écoutes téléphoniques, surveillance rapprochée et témoignages multiples de clients ont permis de déterminer les rôles de chacun et d'estimer les quantités de drogues — résine de cannabis mais aussi cocaïne et amphétamines pour quelques-uns — qui ont pu être échangées.
«À Figeac, on a l'impression qu'on a un petit «droguestore» installé dans les bâtiments de Montviguier», a déploré la présidente face à l'un des mis en cause, soupçonné d'avoir dealé, à lui seul, au moins 8,7 kg de résine de cannabis et 50 grammes de cocaïne, entre 2009 et 2012. Fournisseur, intermédiaire, mule ou rabatteur, l'implication exacte des treize prévenus, en général consommateurs réguliers de stupéfiants, reste floue tant leurs déclarations ont été confuses, voire «farfelues», selon le procureur de la République. Les neuf avocats en charge de leur défense auront fort à faire ce matin pour plaider la clémence du tribunal. Le délibéré est attendu à la mi-journée.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/26/2132516-trafic-de-stupefiants-quel-role-pour-les-13-prevenus.html
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