lundi 15 juin 2015

Deux braqueurs mis en examen : les buralistes sont soulagés

Deux individus ont été mis en examen et placés en détention samedi, soupçonnés de deux vols à main armée dont un tabac à Roque. Un soulagement pour les buralistes sous pression depuis trois semaines.
Arrêtés jeudi, lors d'un contrôle routier qui n'avait rien d'innocent, deux individus ont été mis en examen par le juge d'instruction Fabrice Rives samedi soir pour «vols à main armée» et «association de malfaiteurs» (nos éditions de samedi et dimanche). La justice les soupçonne de deux agressions, aux domiciles de commerçants à Carbonne et chez les gérants d'un tabac de Roques-sur-Garonne. Au-delà de ces deux braquages, ces individus de 25 et 278 ans sont soupçonnés d'une série d'agressions à domicile qui ont touché trois gérants de tabac, plus un supermarché, depuis le 25 mai, dans la banlieue de Toulouse. L'enquête des gendarmes et ces arrestations rassurent les commerçants. Entretien avec Gérard Vidal, président de la fédération régionale des débitants de tabac, qui représente 3 000 adhérents en Midi-Pyrénées, 340 en Haute-Garonne.
Quel est votre état d'esprit ?
Gérard Vidal : «Soulagé ! Depuis trois semaines, la profession tremblait. Nous avons toujours été la cible d'attaque à main armée, comme de nombreux commerces de proximité. Mais quand des individus débarquent chez vous en pleine nuit, armée, c'est autre chose !
Avez-vous eu les victimes ?
Bien sûr. Quand il a découvert les arrestations dans La Dépêche du Midi, samedi, Guy, notre collègue de Villaudric, m'a appelé. Il était soulagé. Enfin, on va mieux dormir, m'a-t-il dit. C'est une évidence. Il faut comprendre : ces agressions ne sont pas de simples braquages sous la menace d'un couteau ou d'une arme. À Roques par exemple, les voyous ont débarqué à 4 heures du matin, séquestré les enfants, l'épouse, forcé notre collègue à prendre sa voiture pour vider son tabac… Ces agressions ne s'oublient pas facilement.
Le tabac est devenu un butin important…
Comment pourrait-il en être autrement ? Les prix montent mais contrairement à ce que pense le Gouvernement, cette hausse n'a pas d'effet sur la consommation. Aujourd'hui, plus de 26 % de la vente du tabac se passe hors des réseaux officiels. Pour obtenir du tabac, à part la contrebande, il reste quoi ? Agresser les commerçants !
Comment réagir ?
J'ai écrit au préfet de Haute-Garonne. J'attends une réponse. J'ai écrit au ministre de l'Intérieur pour qu'il favorise la sécurisation de nos magasins. Je dois également voir le procureur de Toulouse avec notre avocat, Me Jacques Derieux. Nous rapportons 15 milliards d'euros chaque année à l'État. On doit nous aider, renforcer notre sécurité. Celle de nos magasins ce qui est déjà le cas, mais maintenant aussi nos domiciles.
Et le marché noir ?
Je suis allé en Andorre avec un député. Un parquet de cigarette très prisé, vendu 7 € à Toulouse, coûte 2,50 € en Andorre ! La solution est européenne. Seule on ne réglera rien, surtout pas la consommation. Et si la ministre de la Santé va au bout de son projet de paquet neutre, vous n'avez pas fini d'entendre parler de nous !»

http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/15/2124885-deux-braqueurs-mis-en-examen-les-buralistes-sont-soulages.html

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