Belfort : après le braquage à la bijouterie Jacquemin, un couple interpellé

«J’ai la peur au ventre dès que je franchis le seuil de la bijouterie. Je redoute ce qui pourrait encore arriver. »
Christine Jacquemin reste traumatisée après le troisième braquage qu’elle a subi le 20 mai dernier. Ce jour-là vers 9 h 20, la bijoutière du 206, avenue Jean-Jaurès à Belfort termine avec Élise, son apprentie, la mise en place de bijoux dans les vitrines lorsque deux inconnus passent la porte. Arme à la main, l’un d’eux bondit sur Mme Jacquemin et lui ordonne de se coucher derrière le comptoir.
Son complice force l’apprentie à ouvrir les vitrines où il récupère les bijoux, principalement des alliances en or et en argent. « Le suspect a brisé une vitrine pour montrer sa détermination », se souvient Mme Jacquemin.
Les choses vont alors très vite. Pendant que l’un des suspects récupère pour environ 100.000 € de butin (estimation calculée sur les prix clients), Mme Jaquemin est frappée à la tête plusieurs fois avec l’arme qui s’avère être en plastique.

Une partie du butin récupéré

« J’avais essayé de me relever pour récupérer ma bombe lacrymogène cachée sous ma caisse », explique-t-elle. « Il m’a ensuite demandé la caisse, mais je lui ai montré qu’elle était vide. Il a eu un moment d’hésitation et a regardé son copain. » Christine Jacquemin en profite pour se glisser dans l’arrière-boutique et déclencher l’alarme. Surpris, les auteurs s’enfuient en laissant des bijoux dans les vitrines.
« Depuis cette agression sauvage », note-t-elle, « j’ai reçu pal mal de messages de soutien. De mes clients, du maire Damien Meslot, de Florence Besancenot, son adjointe au commerce et de Gérard Piquepaille, son adjoint à la sécurité. »

Un couple interpellé

La bonne nouvelle est venue des policiers le 10 juin. Ils lui ont demandé de venir identifier un stock de bijoux. « J’ai de suite reconnu des bijoux de mon stock à partir de leurs étiquettes et des codes d’identification », résume-t-elle. « Après l’autorisation du parquet, j’ai récupéré près de la moitié des bijoux volés. J’ignore si le reste a été vendu ou stocké chez d’autres receleurs. »
Par ailleurs, la bijoutière a été informée que deux suspects âgés de 28 ans ont été interpellés, chez eux dans l’agglomération belfortaine, à moins de deux kilomètres de la bijouterie. Selon nos informations, il s’agirait d’un couple, commanditaire du vol à main armée. C’est chez cet homme défavorablement connu de la justice et sa compagne qu’une partie du butin a été récupérée. Suspecté de recel, le couple a été mis en examen et l’homme placé en détention provisoire. Quant aux braqueurs, ils seraient toujours activement recherchés.
Ce troisième braquage a convaincu Christine Jacquemin d’améliorer la sécurité et la vidéosurveillance de son magasin. Les travaux doivent débuter prochainement. La bijoutière en profitera pour rafraîchir sa boutique. La municipalité, de son côté, s’est engagée à installer une caméra mobile de vidéosurveillance afin de prévenir de nouveaux vols à main armée.

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