lundi 11 mai 2015

Quentin, le flou et un suspect de plus

Quentin Fisset-Bonfanti victime de coups de couteau lors d'une bagarre est mort le 11 mai 2014 à Toulouse. L'auteur des coups mortels est inconnu et l'hypothèse d'un quatrième suspect envisagée.
C'était un anniversaire, les 20 ans de David fêté par «sa bande» de copines et copains. Une fête animée dans un des bars branchés de Toulouse. Et puis tout a basculé ce 11 mai 2014, peu après 2 heures, lors d'une bagarre. Une grêle de coups provoquée par la chute accidentelle d'un scooter, un trop-plein d'alcool et de testostérone. David A. solide gaillard apprenti en «nettoyage» a donné les premiers coups. Puis il en a reçu. La mêlée, à plusieurs, a été violente. Pas longtemps mais cela a suffi.
Quentin Fisset-Bonfanti, 21 ans, fils unique, «joyeux et toujours disponible pour aider les autres» se souviennent ses amis, s'est effondré. Un couteau lui avait transpercé le cœur, mais aussi le cou et l'aine. Deux de ses amis ont aussi été blessés par une arme blanche. Clément a pris un coup dans le dos sans trop de gravité, Florian a dû être opéré en urgence, l'abdomen profondément ouvert.
Quelques minutes plus tard, David A. puis le lendemain matin, John G. et Dafor T. ont été interpellés par la police à Toulouse. David, 22 ans, avait déclenché la foire d'empoigne, John, 21, y a participé. Dafor, propriétaire du scooter dont la chute a déclenché la bagarre de rue, pas trop. Ils l'ont reconnu petit à petit mais aucun n'a admis avoir frappé avec un couteau ce soir-là. Un an après rien a changé. Ou presque.
Daforn, vite remis en liberté, paraît, selon l'enquête, peu impliqué dans les échanges de coups. David, toujours incarcéré malgré de multiples demandes de remise en liberté, et John, libre après une erreur de procédure habilement exploitée par ses avocats Mes Boscari et Mouton, nient avoir utilisé une arme blanche lors de l'altercation.
Les investigations menées sur commission rogatoire par les enquêteurs de la police judiciaire ont permis de placer John dans une position inconfortable. Un témoin affirme avoir entendu cet apprenti sans histoire chercher dans le sac de sa compagne «le couteau». Le sac a été retrouvé par les policiers et reconnu par le témoin. Gênant mais pas décisif pour autant. «Rien de probant», affirment les avocats de John.
«De nouveaux éléments permettent d'avoir une vue, et une analyse différente, des conditions dans lesquelles Quentin a trouvé la mort», soulignent Mes Guy et Pierre Debuisson, conseils de la mère de Quentin. La formule est prudente mais dans cette bagarre si rapide qu'aucun des nombreux témoins ne peut affirmer clairement qui a fait quoi, un quatrième protagoniste a-t-il pu intervenir armé d'un couteau ? Un témoin a parlé «d'un homme tout en noir et armé d'un couteau». Erreur ou pièce absente du puzzle criminel ?
Ce fantôme pourrait expliquer comment John a été blessé par une arme blanche au mollet. John, dont les vêtements tachés de sang portent l'ADN de Quentin, mais qui serait aussi «l'adversaire» retourné comme une crêpe par la victime qui était aussi un efficace 3e ligne de rugby (au club de La Salvetat). D'ailleurs, quand est-ce que Quentin a été frappé avec le couteau ? Avant ou après le plaquage «cathédrale». Les experts légistes n'écartent aucune possibilité.
«Après un an d'instruction, rien n'a avancé, déplorent Mes Boscari et Mouton. On ne sait ni combien de personnes ont participé à cette bagarre, ni qui a fait quoi avec précision. Ni même si une autre personne qui n'a pas été mise en examen n'a pas joué un rôle déterminant dans ce drame !»

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