«Oui, je me rappelle un peu de l'avoir piqué, d'avoir voulu le piquer. Je ne pensais pas lui en avoir mis deux.»
«Presque un ami d'enfance»
Éric ne s'est jamais expliqué devant les gendarmes. Et pour cause : il était dans un état d'excitation tel qu'il a donné un coup de tête à un militaire venu l'interpeller, le menaçant aussi de mort ainsi qu'un de ses collègues de la brigade. Impossible de le maintenir en garde à vue : il sera hospitalisé d'office pendant 10 jours. Interpellé à sa sortie, le 13 mai, il était déféré au parquet en vue d'un jugement en comparution immédiate, compte tenu de ses antécédents judiciaires, mais il a sollicité un délai pour préparer sa défense. Extrait de la maison d'arrêt d'Agen, le client du «Pachamama» regrette ce qu'il a fait : «Avec M. Lavigne, on se connaît depuis qu'on est petits, c'est presque un ami d'enfance. Jamais je n'aurais fait ça si j'avais été dans un état normal».Me Hélène Plenier, partie civile pour le cafetier, expose «les douleurs persistantes» dont souffre son client depuis cette agression. Elle demande au tribunal (qui l'entendra sur ce point) d'ordonner une expertise médicale pour quantifier le préjudice corporel.
L'histoire d'Éric S. c'est celle d'une addiction, à l'alcool c'est sûr, aux stupéfiants aussi même si l'intéressé, qui comparaît aussi pour détention de cannabis, minimise. «J'étais sous traitement médicamenteux pour éviter de boire. Deux jours avant, à la fête de Nérac, je n'avais pas du tout consommé de l'alcool. Mais j'ai craqué le dimanche soir à Vic, raconte-t-il à la barre.
- Pourquoi vous avez craqué? interroge la présidente.
- C'est l'alcool qui m'appelait.»
Une phrase terrible mise à profit par Me Sandra Vazquez. «C'est bien la preuve que mon client n'en est plus à choisir s'il va boire ou pas. Ce n'est plus la raison qui le dirige, c'est l'appétence à l'alcool». Et l'avocate de la défense a bien noté que l'expert psychiatrique évoquait «une altération du discernement».
2 ans de prison dont 1 ferme
Le Ministère public n'a pas le même regard sur ce dossier, forcément. «La gravité des faits est incontestable. Frapper quelqu'un au cou peut être dramatique de conséquences et on a vu des cas similaire se terminer aux assises», expose Olivier Bataillé. Face à cette «personnalité inquiétante» et ce «risque de récidive qui est au maximum», le substitut du procureur s'interroge : «Quelle est la peine à prononcer?». Il requiert 4 ans d'emprisonnement dont la moitié assortie d'un sursis avec mise à l'épreuve. Le tribunal n'est pas allé aussi loin. Éric S. écope de 2 ans, dont 1 an ferme, une peine assortie des trois obligations réclamées par le parquet : se soigner, indemniser la victime et ne plus fréquenter les bars. Maintenu en détention, le prévenu se voit interdit de port d'arme pendant 5 ans. Sage précaution sachant que dans une dizaine de jours il comparaîtra dans une autre affaire de violences avec arme, sur fond de stupéfiants.http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/29/2113911-c-est-l-alcool-qui-m-appelait.html
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