mercredi 20 mai 2015

Carmaux : peur sur la ville

Le pire a été évité de justesse hier matin vers 10 h 30 à Carmaux (Tarn). Deux hommes ont braqué une armurerie. Mis en fuite par le commerçant avec une bombe lacrymogène, ils ont croisé des policiers devant l'école Jean-Jaurès. Le duo n'a pas hésité à faire feu sur eux avant de prendre la fuite. Hier soir, ils étaient toujours en fuite.
Deux braqueurs ont fait irruption dans une armurerie hier matin, à Carmaux et ont ouvert le feu sur des policiers venus les arrêter. Ce duo déterminé a pris la fuite au terme d'un échange de tirs avec les fonctionnaires de police dont l'un d'eux a été blessé d'une balle à la cuisse. Ces deux hommes se sont volatilisés et d'importants moyens ont été mis en place pour les retrouver. Le braquage s'est déroulé en plein centre-ville au magasin «Carmaux, loisirs et passion» situé au 46 de la principale avenue de l'ancienne cité minière. Un témoin raconte : «Je sortais de mon magasin pour aller fumer une cigarette quand j'ai vu mon collègue d'en face sortir de son armurerie en se frottant les yeux, confie Sophie. J'ai entendu l'alarme se déclencher et au même moment, j'ai vu un homme se diriger dans ma direction, le regard perdu, un fusil à la main. Il était alors à un mètre de moi. Une fois la rue Albert-Thomas traversée, il a parlé à un deuxième homme en lui criant : «cours, cours !». De taille moyenne, pas plus de trente ans, les deux hommes s'exprimaient dans un français sans accent. La police et les pompiers carmausins sont arrivés sur place très vite. Quelques minutes plus tard, on a entendu un coup de feu.»
Hier vers 10 h 30, le duo déboule dans cette échoppe qui vend des armes, des couteaux, et demande à voir sur le comptoir un fusil de chasse à pompe d'une valeur de 400 €. Une fois l'arme sortie du râtelier par le commerçant et alors qu'il vérifie le prix sur son ordinateur, les deux hommes sortent un petit pistolet. Là, tout va très vite. L'armurier ne se laisse pas intimider et sort une bombe lacrymogène. Les deux braqueurs répliquent en gazant à leur tour le commerçant et prennent la fuite à pied avec leur maigre butin. Ils traversent au pas de course la place Gambetta et se retrouvent à 800 m de là à hauteur de l'école Jean-Jaurès au moment de la récréation. C'est là que les deux hommes se trouvent nez à nez avec une patrouille de police. Au lieu de prendre une direction opposée, ils mettent en joue les policiers avec la ferme intention de leur dérober leur véhicule. Ils ouvrent la porte passager et extirpent la policière, la plaquent au sol et lui volent son arme de service. Dans la foulée, avec cette arme, l'un des deux braqueurs ouvre le feu sur le policier. Ce dernier riposte avant de voir une balle lui toucher la cuisse gauche. Après cette fusillade qui s'est déroulée alors que les enfants de l'école Jean-Jaurès achevaient leur temps de récréation, les deux hommes n'en restent pas là. Ils braquent un autre véhicule, un Mercedes Classe A à la sortie de la ville, en l'occurrence celui d'un ancien policier à la retraite, mais l'abandonnent moteur tournant quelques centaines de mètres plus tard. Les deux malfaiteurs se rabattent finalement sur une Renault Clio de couleur grise pour fuir la ville tarnaise de 10 000 habitants.
Les policiers du SRPJ de Toulouse sont arrivés sur place hier vers 13 h 30. Le plan Épervier a été déclenché sur le Tarn et les départements limitrophes dès le braquage de l'armurerie. Un braquage qui aurait pu tourner au carnage. L'armurier dans un premier temps et les deux policiers carmausins ensuite ont vu la mort de très près devant cette école Jean-Jaurès où jouaient des enfants. Et que se serait-il passé si les deux malfaiteurs version «tête brûlée» avaient décidé d'entrer dans la cour de l'école pour s'y retrancher ? On n'ose l'imaginer.
 

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