Une semaine après l'attentat évité contre au moins une église de Villejuif, les enquêteurs tentent de démasquer les éventuels complices de Sid Ahmed Ghlam. Au fil de leurs investigations, ils ont acquis la conviction que l'étudiant algérien de 24 ans n'a pu agir seul. Ce week-end, trois personnes ont été placées en garde à vue.
Au centre de l'enquête pour l'instant : l'impressionnant arsenal retrouvé chez Sid Ahmed Ghlam (quatre fusils d'assaut kalachnikov, un pistolet, un revolver, un gilet pare-balles, un gilet tactique). Les investigations ont montré que c'était sur instruction de commanditaires qu'il avait trouvé la clé d'une Renault Mégane volée, à l'intérieur de laquelle se trouvait tout ou partie des armes, retrouvées dans sa chambre après son arrestation fortuite le 19 avril. Cette voiture, retrouvée le mercredi 22 par la police à Aulnay-sous-Bois, a été passée au peigne fin par la police technique et scientifique.
Les empreintes génétiques commencent à parler
Sur le bouton des essuie-glaces de la Mégane a été retrouvé l'ADN d'un homme de 33 ans, inscrit au Fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg), qui a été interpellé samedi à Colombes. Les enquêteurs cherchent à déterminer s'il a garé la voiture à l'endroit indiqué par les commanditaires. Son empreinte génétique a également été retrouvée dans le studio qu'occupait Ghlam dans une résidence universitaire du XIIIe arrondissement de Paris. Plus précisément sur les gilets pare-balles, selon RTL.
C'est également dans ce studio qu'a été prélevé sur une brosse à cheveux l'ADN d'un homme de 32 ans, interpellé dimanche à son domicile de Saint-Ouen. Selon une source proche du dossier, Sid Ahmed Ghlam "a déclaré aux enquêteurs avoir hébergé cet homme une ou deux nuits avant son arrestation".
Le troisième suspect, interpellé samedi, est le gérant d'un garage de Pierrefitte, âgé de 33 ans. "Il apparaît dans les correspondances électroniques cryptées de Sid Ahmed Ghlam avec ses commanditaires. Ces derniers lui auraient dit de se rendre dans ce garage pour y acheter une voiture, chose qu'il n'a pas faite", a expliqué une source proche de l'enquête.
Les instructions viennent "vraisemblablement" de Syrie
Selon le procureur de Paris François Molins, "il est trop tôt pour savoir si on est dans le cadre simplement de l'association de terroristes malfaiteurs criminels ou si c'est véritablement de la complicité". Mais une chose est sûre, Sid Ahmed Ghlam "a agi en bénéficiant d'une aide qui s'est traduite par des véhicules et de la fourniture d'armement", a-t-il ajouté. Et ces gardes à vue confirment qu'il "est passé à l'acte à la suite d'instructions données vraisemblablement de Syrie et pour le compte d'organisations terroristes".
De son côté, selon ses avocats, Sid Ahmed Ghlam conteste vigoureusement les faits qui lui sont reprochés, notamment l'assassinat le 19 avril à Villejuif d'Aurélie Châtelain, 32 ans, retrouvée morte dans sa voiture.
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