Vitrines de commerces brisées, tags hostiles à la police sur les murs et panneaux publicitaires dégradés, entre la rue de Metz et la place du Salin, à Toulouse. Hier après-midi, la manifestation des anti-Sivens qui a réuni environ 450 personnes, toutes opposées au projet de construction d'un barrage sur la zone du Testet, dans le Tarn, a donné lieu à des débordements orchestrés par des groupes de casseurs en cagoule. Les forces de l'ordre très nombreuses (250 dont 163 CRS) ont procédé à 16 interpellations pour des violences avec armes par destination (jets de marteau ou bouteille en verre) et insultes en série sur les policiers. Criant leur rejet d'un monde livré «à la marchandisation» et clamant leur hostilité au projet du barrage de Sivens, dans le Tarn à propos duquel la justice vient d'ordonner l'évacuation partielle du site occupé par les opposants, les manifestants des «zones à défendre» (zadistes), ont défilé durant plus de deux heures. Mais derrière ces revendications anti-libérales, des slogans hostiles aux forces de l'ordre ont fusé très vite parmi le cortège de manifestants encagoulés et vêtus de noir. Des voix s'élèvent : «Tout le monde déteste la police!», «Flics assassins!». Les manifestants avancent en déployant une banderole noire à la mémoire de Rémi Fraisse, le jeune écologiste tué par une grenade défensive de la gendarmerie sur le site du projet contesté du barrage de Sivens, le 26 octobre 2014. La tension monte d'un cran. Des zadistes déguisés en clown font leur numéro devant des policiers casqués.
Il est 15h45, à l'angle de la rue de Metz et du boulevard Carnot. Des forces de l'ordre sont prises pour cible : jets de marteau, de peinture et de bouteilles. Ils répliquent à coup de lacrymogène. La manifestation des zadistes dérape. Quelques dizaines d'activistes profitent de ce moment de violence pour s'engouffrer dans les ruelles adjacentes à la rue de Metz. Leur cible : la rue des Arts et ces magasins de luxe. Une vitrine sur deux est fracassée en un temps éclair. «J'étais derrière une porte et j'ai vite tiré mon rideau quand j'ai entendu des détonations, explique ce commerçant, dépité. En très peu de temps ils ont jeté des cailloux contre des vitrines de magasins. Il y avait beaucoup de gens autour d'eux qui prenaient des photos.» Rue de Metz, des devantures de banque et d'assurance sont également brisées. Des façades de distributeurs automatiques sont fissurées. Des casseurs visiblement bien organisés. Une fois les exactions commises, ils auraient pris la fuite du côté du quai de Tounis pour changer de vêtements.«Des casseurs haineux et désœuvrés sont venus pour se battre, détruire, se défouler, notamment contre les policiers», estime Didier Martinez du syndicat Unité SGP POlice-FO. Vers 17h30,les derniers irréductibles s'éparpillent place du Parlement où le canon à eau des CRS les incite à la dispersion. Bien aidé aussi par un orage de grêle dissuasif
http://www.ladepeche.fr/article/2015/02/22/2053844-toulouse-sous-le-feu-des-casseurs.html
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