lundi 19 janvier 2015

Un assassin présumé de 87 ans

Vesoul. Un homme de 87 ans doit comparaître à partir de ce mercredi 21 janvier dans le box des accusés de la cour d’assises de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort. Germain Hayaux, poursuivi pour assassinat et mise en danger de la vie d’autrui, est soupçonné d’avoir tiré à deux reprises avec un fusil de chasse sur une assistante maternelle de 50 ans à Malans, près de Pesmes, en janvier 2013. Touchée à la tête et au thorax, plongée dans le coma, Marielle Paris était décédée trois semaines plus tard.
Détenu à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas en raison de problèmes de santé, Germain Hayaux devait être transféré vendredi à Besançon. Il est prévu qu’il rejoigne la maison d’arrêt de Vesoul mardi pour se présenter devant la cour d’assises le lendemain. « J’aimerais que le procès se tienne », commente Me Marjorie Weiermann, l’avocate de la famille de la victime. « Ça n’apportera peut-être pas beaucoup d’explications, mais ça aide quand même à tourner la page. »

Un geste a priori incompréhensible

Depuis le drame, les proches de Marielle Paris – ses trois enfants, son mari, ses parents et ses quatre frères et sœurs, tous partie civile au procès – cherchent à comprendre un geste a priori incompréhensible. Selon l’enquête de gendarmerie qui a conduit à la mise en examen de Germain Hayaux, ce dernier aurait prémédité son geste.
Le scénario que les gendarmes ont reconstitué ? Ce jeudi 31 janvier 2013, en fin de matinée, le voisin de la victime se poste sur un muret devant chez lui, avec son arme, en attendant l’arrivée de Marielle Paris. Quand la nounou passe à pied devant chez lui, avec une enfant de deux ans et demi dans une poussette, il ouvre le feu. À un peu plus de huit mètres de sa cible, cet ancien chasseur l’atteint à deux reprises. L’homme rentre alors déjeuner avec sa compagne comme si de rien n’était.
L’octogénaire, qui reconnaît les faits, aurait confié aux enquêteurs qu’il en voulait à la victime, sans qu’on sache pourquoi. Dans le village, beaucoup estiment que c’est la personnalité du vieil homme qui est en cause. Problèmes de voisinage, incivilités, menaces… En 2009, le maire de la commune avait alerté les autorités de sa dangerosité, pétition des habitants à l’appui.
Pour l’avocat de l’accusé, ses problèmes de santé ne seraient pas étrangers à son passage à l’acte. « Il avait fait plusieurs AVC et en gardait des grosses séquelles au niveau du cerveau », avance Me Alexandre Liard. « Différents traitements étaient en cours, avec certains médicaments connus pour pouvoir modifier le comportement. »
Les débats programmés de mercredi à vendredi devraient confirmer ou non cette hypothèse. Si c’est le cas, une question se posera avec d’autant plus d’intérêt : pourquoi Germain Hayaux pouvait-il détenir une arme à feu à son domicile en toute légalité ?
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/01/19/un-assassin-presume-de-87-ans

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