jeudi 15 janvier 2015

Mort sous dialyse d'une malade : sursis requis contre l'infirmière

Quatre mois de prison avec sursis ont été requis contre l'infirmière qui surveillait une malade décédée au cours d'une dialyse, à St-Lizier, en juin 2011. Son avocat a plaidé la relaxe.
Quatre mois de prison avec sursis, mais pas d'interdiction d'exercer la profession d'infirmière : c'est la peine requise par Olivier Caracotch, procureur de la République, devant le tribunal correctionnel de Foix, au terme d'un réquisitoire à charge, mais aussi à décharge A la barre, une praticienne libérale, âgée d'une cinquantaine d'années, comparaissait pour homicide involontaire, survenu en juin 2011, lors d'une dialyse. «Il s'agit d'un débat assez technique, a reconnu Olivier Caracotch, procureur de la République. Tout repose sur l'appréciation d'une situation, et sur la prise de décision. Pour moi, une erreur a été commise. Les conséquences sont graves, même s'il ne s'agit pas d'une faute professionnelle grave».
Le jour du drame, lorsque l'alarme de la machine d'autodialyse retentit, une première fois, puis une seconde fois, l'infirmière a choisi de redémarrer la machine. Pour le procureur, elle aurait dû, à ce moment-là, déchirer le champ stérile opaque qui protégeait la dialyse, une sorte de gaine qui enveloppe le cathéter et permet d'éviter tout risque infectieux, particulièrement important en cas de dialyse. Elle aurait vu, alors, que la malheureuse septuagénaire était en train de se vider de son sang.
«Un mauvais choix a été fait, peut-être, répond Frédéric Baby, avocat de la défense. Mais on ne rapporte pas la preuve que l'infirmière savait que c'était un mauvais choix. Déchirer un champ stérile fait courir un très grand risque au malade, du point de vue infectieux. Par ailleurs, il n'est pas inhabituel qu'une machine sonne. On cherche des réglages, et on continue. Pour que le délit soit constitué, il faut une inobservation volontaire d'un règlement, là, cette infirmière n'a fait que suivre un protocole établi».
Au total, depuis cet accident, l'Agence régionale de santé impose la mise en place de champ stérile transparent. Délibéré au 10 mars.
Les dialyses étaient prises en charge par une association, AIR (association des Insuffisants Rénaux), qui dispose de son personnel et de son propre matériel. Elles étaient accueillies au centre hospitalier Ariège-Couserans, mais qui n'est pas concerné par cette procédure.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/01/15/2029320-mort-sous-dialyse-malade-sursis-requis-contre-infirmiere.html

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