Ce 1er novembre, les forces de l'ordre étaient sur le qui-vive en prévision du rassemblement d'hommage à Rémi Fraisse annoncé sur les réseaux sociaux place du Capitole à Toulouse. Les fonctionnaires en repos de la Toussaint, tous rappelés, n'auront finalement pas été de trop pour contenir les débordements. Pendant plusieurs heures, samedi après-midi, les forces mobiles – CRS et gendarmes – se sont heurtées à de petits groupes de casseurs éparpillés dans le centre-ville de Toulouse.
En début d'après-midi, la place du Capitole était pourtant le théâtre du recueillement appelé de ses vœux par le préfet la veille.
Entre 500 et 800 personnes hostiles au projet de barrage de Sivens, dans le Tarn, rendaient silencieusement hommage à Rémi Fraisse, ce jeune opposant mort le week-end dernier lors d'affrontements sur le site. Sous le soleil radieux, les camions de police et de forces mobiles se faisaient discrets dans les rues adjacentes.
Puis, peu avant 16 heures, les agents Tisséo ont fermé les grilles de la station de métro Capitole. Une trentaine de minutes plus tard, la rue Lafayette était le théâtre d'affrontements violents entre manifestants et forces de l'ordre. Lancers de projectiles, réplique par des gaz lacrymogènes : 16 h 30, l'après-midi venait de basculer.
Rapidement, des cordons policiers ont été établis aux entrées de la rue Saint-Rome et de la rue Lafayette. La place du Capitole s'est alors vidée et 300 à 400 manifestants se sont repliés vers le secteur du palais de justice avant de se disperser en petits groupes. Dans le ciel dégagé, un grondement soudain : celui de l'hélicoptère de la gendarmerie survolant le centre-ville. La suite ? Un violent jeu du chat et de la souris entre petits groupes de casseurs, écharpe rabattue sur la bouche et le nez, parfois munis de pavés, et forces de l'ordre. Des jets de projectiles vers 17 heures rue de Metz, un accrochage une demi-heure plus tard aux abords de l'église Notre-Dame-de-la-Dalbade, un rassemblement de manifestants et des tirs de gaz lacrymogène à 18 heures place Esquirol…
Les rues du centre, offertes aux badauds en ce jour férié, se sont petit à petit muées en scènes de guérilla urbaine. Les commerçants qui avaient ouvert leur boutique ont petit à petit rentré leurs tables, fermés leurs stores. Les yeux en feu, les passants surpris par les gaz lacrymogènes se sont rués vers les magasins encore ouverts et les stations de désormais métro fermées : en début de soirée, le trafic était interrompu.
Aux abords de la place Esquirol et rue Alsace-Lorraine, des vitrines de banques ont été brisées. À la tombée de la nuit, d'importants effectifs de CRS étaient encore massés dans le secteur. Les forces mobiles ont par la suite chargé vers Jean-Jaurès, avant de finalement disperser une trentaine d'individus au Capitole. Il était 21 h 30.
Selon un communiqué de la préfecture diffusé à 22 heures, les forces de l'ordre ont procédé à seize interpellations. Lors des affrontements, deux policiers et un manifestant ont en outre été blessés.
http://www.ladepeche.fr/article/2014/11/02/1983521-toulouse-5-heures-guerilla-urbaine-affrontements-violents.html
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