Me Jérôme Garcia, l'avocat de la défense, avait prévenu, au moment où il faisait appel de la décision du tribunal correctionnel de Gap : "Nous sommes prêts à aller jusqu’à la cour de cassation s’il le faut." Selon l’avocat, "il y a un problème de causalité entre les faits reprochés, purement administratifs, et le décès. L’enquête n’a pas permis de déterminer ce lien de causalité. Un argumentaire qu'a entendu la cour d'appel de Grenoble, à lire l'arrêt qu'elle a rendu le 18 novembre dernier. "La cour a réformé le jugement rendu en première instance et les a relaxés, explique encore l'avocat de la défense. Le motif retenu, c'est l'absence de lien de causalité entre le décès et les manquements administratifs."
Les deux prévenus, père et fils, étaient poursuivis pour homicide involontaire par imprudence. Responsable d’une base de loisirs sur la Durance pour le premier et éducateur sportif pour les sports en eaux vives pour le second, ils comparaissaient afin de déterminer leurs responsabilités dans le décès d’une touriste belge lors d’une sortie en rafting sur la Durance, en juillet 2013. En première instance, en février, le tribunal correctionnel de Gap avait noté l'absence de trousse de secours et d'un téléphone dans l'embarcation et la carte professionnelle, refusé au fils par la préfecture. Le fils avait été condamné à 18 mois d’emprisonnement dont un an avec sursis et une interdiction d’exercer pendant cinq ans. Son père avait écopé de la même interdiction d'exercer et à un an d'emprisonnement avec sursis. "Je pense que le tribunal a fait une confusion. L'absence de carte professionnelle ne veut pas dire que les diplômes ne sont pas valables. Et mon client les avait bien. La cour d'appel a aussi reconnu ça", note encore Me Garcia.
L'entreprise familiale a néanmoins souffert des suites de cet accident. "Ils ont subi une fermeture administrative, sur laquelle il n'y a pas eu de recours. Ils ne rouvriront pas. Ils sont dégoûtés, si je peux m'exprimer ainsi. Cette histoire les a vraiment détruits, détaille Me Garcia. Le fils est jeune, il est moniteur de ski, il va rebondir. C'est pour son père que c'est plus difficile..."
La décision est désormais définitive puisque le ministère public disposait de cinq jours pour se pourvoir en cassation. Mais il reste un procès sur intérêts civils. Les parties sont renvoyées devant le tribunal de grande instance de Gap par la cour d'appel, qui demande également la mise en cause d'un kayakiste suisse. Ce dernier était entré en collision avec le rafting dans la vague du Rabioux
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