mardi 28 octobre 2014

Castelnaudary/Hôpital : vingt heures d'angoisse avec son fils âgé de 3 ans

Parce qu'il se plaignait de fortes douleurs à l'estomac, une maman a conduit son garçon aux urgences de Castelnaudary. Histoire d'un parcours du combattant jusqu'à Toulouse.
Laëtitia Clerico, habitante de Villespy, se souviendra longtemps de cette nuit du 22 octobre. Alors que son fils Matthias, âgé de 3 ans, présente une température de 38,5 degrés avec de fortes douleurs abdominales, elle se rend ce mercredi soir à 19 h 50, aux urgences de l'hôpital de Castelnaudary. En dépit d'une "équipe très attentive et professionnelle", va commencer pour le jeune patient et sa mère, un parcours du combattant sur fond d'angoisse.

Le médecin urgentiste soupçonne une possible crise d'appendicite. Le centre hospitalier de Castelnaudary ne disposant pas de service de pédiatrie, l'urgentiste téléphone à ses confrères de l'hôpital de Carcassonne et essuie un premier refus. "L'on ne peut pas prendre en charge un enfant de cette corpulence (17 kg) dans l'éventualité d'une anesthésie", aurait-on rétorqué à l'urgentiste chaurien. Contactée lundi, la directrice adjointe de l'hôpital de Carcassonne nous a précisé que ce service, "dans le cadre d'une chirurgie programmée" prenait en charge les patients, "même les moins de 3 ans". En revanche, pour les "urgences concernant une pathologie à risque, comme ce fut le cas pour cet enfant avec une suspicion d'appendicite, nous ne pouvons intervenir et envoyons les patients vers des centres spécialisés".
Dépendre du "secteur administratif de Montpellier"
Le médecin plaide néanmoins la possibilité de réaliser une échographie sur l'enfant afin d'évaluer le risque d'appendicite. Il apprend alors qu'il n'est pas possible d'effectuer cet examen, à cette heure tardive. Poursuivant sa mission, l'urgentiste contacte alors l'hôpital de Purpan à Toulouse. La demande est refusée car "pas de place" et le patient dépend du "secteur administratif de Montpellier". "Le médecin a eu beau expliquer que Castelnaudary se trouve à 60 kilomètres de Toulouse, alors que nous sommes à près de 200 kilomètres de Montpellier, ils n'ont rien voulu savoir", commente Laëtitia Clerico.
Direction Toulouse
Deux heures du matin. L'urgentiste reçoit un appel du pédiatre de l'hôpital toulousain qui lui propose une "prise en charge en chirurgie pédiatrique" dans la clinique privée Sarrus Teinturiers à Toulouse, spécialisée en la matière. Sur le rapport de l'urgentiste que nous avons pu nous procurer, le docteur écrira en lettres capitales, suivies de trois points d'exclamations, le mot "merci!!!". Une ambulance transporte donc Matthias à Toulouse, qui est suivi en voiture par sa maman.
«Seulement une importante inflammation de l'intestin»
L'enfant est pris en charge par le médecin spécialiste et une infirmière indique à Laëtitia Clerico "qu'apparemment il n'y a pas d'urgence". Le médecin passera voir l'enfant et sa mère à 8 h alors que celle-ci "s'étonnera" que l'échographie ne soit réalisée "qu'à 10 h 30". À 17 h 30 le diagnostic d'une seconde échographie confirmera l'absence d'appendicite et "'seulement' une importante inflammation de l'intestin" relate la maman. Une chose est certaine, durant plus de 20 heures, Laëtitia Clerico a eu très peur.
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  • Du côté de l'hôpital de Carcassonne
Contacté lundi au sujet de son refus de pratiquer une échographie sur le patient, l'hôpital carcassonnais précise : "Quel que soit l'âge du patient, nous avons un service d'imagerie de garde, 24 h sur 24 et 7 jours sur 7, c'est une obligation". Et, si l'échographie n'a pas été acceptée à Carcassonne, ce serait d'une part "parce que l'hôpital de Castelnaudary avait la possibilité de la réaliser en appelant son radiologue d'astreinte (ce qui nous a été confirmé), évitant ainsi un déplacement inutile avec les risques inhérents" et d'autre part, "parce qu'en matière de suspicion d'appendicite, l'urgence est le bilan sanguin (ce qui a été fait par l'urgentiste chaurien) qui donne le diagnostic, et non l'échographie".

http://www.lindependant.fr/2014/10/28/hopital-vingt-heures-d-angoisse-avec-son-fils-age-de-3-ans,1948092.php

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