vendredi 3 octobre 2014

Battue à mort à Montpellier : "J’étais au travail, j’ai pas tué ma femme"

Le 17 septembre, une mère de famille a été retrouvée battue à mort chez elle.
La voix entrecoupée de sanglots, Abdenbi Choua, 48 ans, campe sur ses positions, ce mardi 30 septembre devant la cour d'appel de Montpellier. "J'ai pas tué ma femme, je vous le jure... C'est pas moi, c'est impossible, j'étais au travail, je suis innocent."
Elle gisait dans une mare de sang
La chambre de l'instruction, saisie de sa demande de remise en liberté (*), fait face à deux hypothèses : celle d'un cambriolage qui aurait mal tourné et celle de violences conjugales poussées à l'extrême. Le 17 septembre, à Montpellier, alertés par Abdenbi Choua, les secours retrouvent sa femme, 32 ans, dans la cuisine. Elle gît dans une mare de sang, simplement vêtue d'un tee-shirt et d'une culotte dont une partie est déchirée. La victime présente des traces de strangulation, un écrasement du sternum, des lésions cérébrales et crâniennes provoquées "par un objet contendant". Mais l'expert légiste n'a relevé aucune trace de défense : elle aurait été attaquée par surprise.

Il évoque un cambriolage

Depuis, le mari ne cesse d'affirmer que, ce jour-là, il a conduit sa fille et son fils âgés de 4 et 9 ans à l'école le matin, puis rejoint sa boutique de téléphonie à La Paillade avant de recevoir, le midi, un coup de téléphone de la maîtresse parce que la mère n'était pas venue chercher les enfants. Il les récupèrent mais ne peuvent rentrer chez eux, la porte étant bloquée. Il passe alors par le balcon et fait la macabre découverte. Il affirme enfin aux policiers que 5 000 € ont disparu d'une armoire dont le linge a été éparpillé.

Un “trou” dans son emploi du temps

Mais pour l'accusation, le scénario présenté a des failles et, en premier lieu, l'acharnement sur la mère de famille peu compatible avec un cambriolage. Mais aussi l'absence de trace d'effraction. Sans oublier un “trou” dans son emploi du temps le matin du meurtre où le mis en cause dit être allé à La Poste. Pour les égratignures constatées sur lui, il répond avoir, de rage, porté des coups sur les murs après la découverte du corps et pour ses coudes écorchés, il évoque la répétition des prières sur tapis. Mais l'enquête a aussi montré que le mari pouvait se montrer violent depuis plusieurs mois : des confidentes de la victime expliquent qu'il ne supportait pas qu'elle veuille s'émanciper, travailler, avoir une vie sociale et surtout qu'elle lui refuse un troisième enfant.

Dans l'attente des résultats de l'ADN : "Si c'est lui, on saura."

"Il n'y a jamais eu aucune plainte, aucune main courante contre lui, rétorque Me Dumont. Ce n'est pas non plus un ayatollah des consciences ! Elle avait un portable, une voiture, elle portait le voile mais c'était son choix, on ne peut pas parler de soumission totale." Pour l'avocat, Abdenbi Choua doit être remis en liberté en attendant les prochains résultats de l'ADN : "Si c'est lui, on saura."
De son côté, l'avocat général compte beaucoup sur l'analyse du sang retrouvé sur les murs, sur des vêtements dans la machine à laver ou dans le typhon du lavabo. Mais pour éviter toute pression sur les témoins et une éventuelle fuite vers le Maroc, pays d'origine du mis en examen, de nationalité française, il demande son maintien en détention.

http://www.midilibre.fr//2014/10/02/j-etais-au-travail-j-ai-pas-tue-ma-femme,1059837.php

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