mercredi 10 septembre 2014

La Teste-de-Buch (33) : l’énigme du noyé, pieds et poings liés, trouvé dans la vase

Les enquêteurs de la brigade criminelle de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Bordeaux ne veulent pas d'un « cold case ». Depuis qu'ils ont été saisis par le parquet, ils multiplient les investigations, mais celles-ci n'ont rien donné jusqu'à maintenant.
La PJ est confrontée à une véritable énigme et ne possède même pas l'identité de l'homme d'origine africaine découvert le 20 août, à la mi-journée, au port du rocher, à La Teste-de-Buch. Il n'avait aucun document sur lui et ne portait ni cicatrice, ni tatouage. Il avait seulement 40 euros et des mouchoirs en papier en poche.
C'est un touriste cherchant à photographier des oiseaux avec un téléobjectif qui a aperçu le corps enfoncé dans la vase. L'alerte donnée, les sapeurs-pompiers sont intervenus par les airs pour l'hélitreuiller. Et, surprise, le corps avait les chevilles attachées avec du fil de fer relié à une chaîne fermée par un émerillon et lestée d'une pierre de 14 kilos. Ses poings étaient également entravés par une cordelette.
La thèse d'un suicide, l'enquête semble maintenant prendre une autre tournure et s'orienter vers la piste criminelle.
L'homme d'une quarantaine d'années ou plus, mesurant 1,94 m, plutôt mince, était vêtu d'un bermuda Adidas bleu marine avec des bandes jaunes, d'un tee-shirt Celio de taille XXL de couleur noire avec un liseré jaune au niveau de l'encolure et des manches ainsi que d'une veste de sport de marque Wanabee de couleur grise. Autre indication, il était chaussé de tennis Babolat, pointure 46, blanches a liserés noirs et portait des socquettes de sport blanches.
Après avoir privilégié, dans un premier temps, la thèse d'un suicide, l'enquête semble maintenant prendre une autre tournure et s'orienter vers la piste criminelle.
Les policiers de la brigade de Sûreté urbaine du commissariat d'Arcachon, qui ont effectué les premières constatations, ont transmis leurs procès-verbaux à la police judiciaire. L'enquête a été reprise de zéro fin août sur commission rogatoire de Françoise Gambachidzé, doyenne des juges d'instruction du tribunal de grande instance de Bordeaux pour « recherche des causes de la mort ».
Des éléments ont été rapidement recueillis. Un règlement de comptes dans le milieu des trafiquants de stupéfiants a même été évoqué, mais les deux pistes envisagées n'ont pas abouti.
Un gros hématome a été observé sur le sommet du crâne
Les enquêteurs s'interrogent encore mais ils sont persuadés d'une chose : l'homme découvert à 260 mètres du rivage était forcément à bord d'une embarcation car ses chaussures ne sont pas sales au point d'avoir marché dans la vase. Ce jour-là, le coefficient de marée était en effet de 41, il y avait très peu d'eau - environ 1 mètre - et encore moins de courant. Or, aucun bateau n'a été vu ou retrouvé dans les environs.
Que s'est-il donc passé ? La victime n'a rien d'un SDF. Ses vêtements étaient neufs et sa dentition est parfaite. Un expert en odontologie devrait être requis rapidement pour tenter d'apporter des éléments nouveaux en vue de son identification éventuelle.
L'autopsie réalisée le lendemain de la découverte du corps par les médecins de l'institut médico-légal n'a pas révélé de traces de violences mais un gros hématome a cependant été observé sur le sommet du crâne. Est-il la conséquence de la chute ou bien s'agit-il d'un coup porté volontairement par un agresseur ? Question sans réponse pour l'heure. L'autopsie confirme aussi que le corps n'aurait pas séjourné longtemps dans l'eau, bien que les poumons de la victime soient dégradés.
Hier encore, les enquêteurs et les spécialistes du Service régional de l'identité judiciaire (SRIJ) étaient sur les lieux à la recherche de témoignages et d'indices. Ils ont réinterrogé les professionnels du monde ostréicole et les patrons des campings avoisinants. Mais personne ne se souvient d'un Africain qui aurait travaillé ou aurait été vu dans les parages.
Les policiers lancent un appel à témoins et invitent toute personne susceptible de leur fournir un renseignement à téléphoner au commissariat central de Bordeaux au 05 57 85 77 00.

http://www.sudouest.fr/2014/09/10/l-enigme-du-noye-trouve-dans-la-vase-1666605-2780.php

Aucun commentaire: