La balle est entrée sous l'omoplate gauche, a transpercé les deux poumons pour finalement se loger dans l'autre épaule mais au passage elle a sectionné la moelle épinière. Transporté par hélicoptère au centre hospitalier Pellegrin, Julien est resté dans le coma pendant trois semaines. Il a perdu beaucoup de sang, trop de sang. Le 17 octobre, il doit enfin sortir de plus de neuf mois de rééducation fonctionnelle.
Mais il en sortira en fauteuil. Car les dégâts causés par la balle de 12 millimètres sont irréparables. Il a perdu l'usage de son bras droit. Le projectile n'a été extrait que récemment. Le corps médical, raconte sa concubine, émettait des doutes. La retirer pouvait être synonyme de danger.
Tir tendu direct
«Il est soulagé enfin après avoir pris connaissance de la décision du tribunal» explique la compagne de Julien. Mercredi, le tribunal correctionnel d'Agen a condamné l'auteur du tir, un chasseur expérimenté de 72 ans, à deux ans de prison avec sursis, interdiction à vie de repasser le permis de chasser. Il doit rendre son arme à exécution de la peine. Il est frappé au portefeuille aussi.Le jugement de première instance le condamne à près de 50 000 € de frais et d'amendes diverses, dont 27 000 € au titre de la Mutualité sociale agricole, régime social dont dépend Julien, défendu par Me Sandrine Derisbourg.
«Les gendarmes et la justice ont conclu à un tir tendu direct» commente l'amie de la victime. Le 22 décembre 2013, la société de chasse de Sos organise une de ces battues aux sangliers prévues pour limiter la propagation de l'espèce. Tout va pour le mieux jusqu'en début d'après-midi.
Vers 15 heures, un sanglier se glisse entre les chasseurs. Le septuagénaire lève son arme, tire. Entre lui et l'infortuné Julien il y a le sanglier, puis un autre chasseur. Mais c'est ce jeune cadre de 28 ans qui s'effondre au sol, heurtant au passage un rocher. Il est difficile au départ d'établir les détails de l'accident de chasse. La configuration des lieux ne s'y prête pas, pouvait donner lieu à de multiples interprétations. Tous les témoins du drame sont entendus et, en bout de ligne, à l'issue d'une enquête qui a pris en compte les analyses balistiques, les gendarmes de Nérac parviennent jusqu'à ce septuagénaire qualifié à tout le moins d'imprudent. «Julien a été très déçu car le chasseur ne reconnaissait pas son erreur. Mon ami est aujourd'hui différent depuis qu'il connaît la décision du tribunal.»
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