Mais ce mouvement d'humeur a eu l'effet d'une goutte d'eau faisant déborder le vase au sein de la CAF. Immédiatement avec l'appui de leurs syndicats, les agents ont fait jouer le droit de retrait et les bureaux ont été fermés. Ils le sont restés toute la journée de mardi. Hier matin, un agent de sécurité a été mis en place à l'entrée.
« Cela n'aurait pu être qu'un simple fait divers, observe Nicolas Gebleux, délégué du personnel Force Ouvrière de la CAF. Il a joué un rôle de détonateur. Il illustre la réalité que vivent à la fois les allocataires et les employés de la CAF depuis plusieurs années. »
Hier après-midi, quatre syndicats, FO, CGT, CFDT et CFE-CGC, ont cosigné un communiqué dans lequel ils appellent à une assemblée générale de tous les personnels, pour le jeudi 18 septembre prochain.« Avec la crise, nous accueillons de plus en plus de gens. Dans le même temps les moyens pour travailler s'amenuisent, poursuit Nicolas Gebleux. La convention d'objectif qui a été signée au niveau national, prévoit pour la Gironde la suppression de 43 postes sur les 800 que compte le département. On comprend la situation des allocataires qui sont en difficulté. Mais nous n'avons pas les moyens de les suivre correctement. Même si notre taux de réponse est un des meilleurs en France. »
Le représentant de FO évoque des journées qui font frémir. « Il y a une quinzaine de jours, 900 dossiers ont été traités à l'accueil du siège, à Bordeaux. Il y avait huit techniciens pour les revoir. Et il faut imaginer que beaucoup d'allocataires ne viennent pas seuls. Il y a beaucoup de mères de familles avec plusieurs enfants. »
Directeur adjoint de la CAF de Gironde, Pierre-Yves Pacifico met lui aussi en avant la situation de crise pour expliquer les difficultés de la caisse. « Depuis 2008, le nombre d'allocataires ne cesse d'augmenter. Nous avons géré 416 957 dossiers en 2013 entre notre siège et les onze points relais du département. La même année nous avons relevé 34 dossiers d'incidents, incivilités ou agressions déclarées par les techniciens d'accueil. Heureusement, ils sont rares. » Pierre-Yves Pacifico assure que tous ces incidents sont enregistrés et que les agents qui en sont victimes font l'objet d'un suivi. « Nous n'aimons pas ces situations. Mardi, le CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) a été aussitôt réuni pour analyser ce qui s'était passé. La personne qui s'est énervée est venue car ses droits au RSA venaient d'être suspendus. Il manquait un justificatif de domicile dans son dossier. Il lui était demandé depuis le mois d'avril. Plusieurs relances lui ont été adressées. Il n'y avait pas répondu. Il est vrai aussi que mardi, il a attendu plus d'une heure avant d'être reçu. »
Pour le directeur adjoint, une des solutions d'apaisement devrait passer par la mise en œuvre, dans quelques mois, d'un accueil exclusivement sur rendez-vous.
http://www.sudouest.fr/2014/09/11/temps-de-colere-a-la-caisse-d-allocations-familiales-1667524-2780.php
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