mardi 24 juin 2014

Jugé pour le meurtre de sa compagne : «Je l'ai tuée parce qu'elle voulait me quitter»

«Je l'ai tuée parce qu'elle voulait me quitter» : c'est l'explication livrée hier par Jérôme Sobraques, 33 ans, accusé du meurtre de sa compagne Céline, 27 ans, en février 2012, à Pamiers. Et si la jeune femme voulait qu'il s'en aille, c'est en raison, justement, de ses accès de violence.
Cinq coups de couteau. Le premier au thorax, les quatre suivants à la gorge. Ils ont été donnés avec la volonté de tuer, et Jérôme Sobraques, 33 ans, accusé du meurtre de sa compagne Céline, alors âgée de 27 ans, et maman d'une petite fille de 4 ans (1) ne le nie pas. Il l'a d'ailleurs reconnu devant les gendarmes venus l'interpeller chez sa mère, où il s'était réfugié la nuit du drame. Il l'a également reconnu devant les policiers qui l'ont entendu à Pamiers. Il l'avait annoncé lui-même à son ex-compagne, au frère et au père de cette dernière, au président de son club de boules, qu'il considérait comme un père. Bref, à la moitié de Mazères et de Pamiers, avant d'être arrêté.
Un matin de février 2012
C'était au petit matin, en février 2012. Cinq heures plus tôt, Céline, hôtesse de caisse dans un magasin appaméen, avait regagné le domicile qu'elle occupait avec sa fille, à quelques dizaines de mètres du commissariat. La jeune femme, âgée de 27 ans, y vivait seule avec sa fille de quatre ans, avant que Jérôme Sobraques ne débarque avec ses valises. «Un peu trop vite», selon la jeune femme. De Céline, ses proches dressent le portrait d'une femme gaie, ouverte et généreuse. «Quelqu'un de joyeux, de souriant, avec un relationnel très fort, très apprécié de ses collègues», souligne son employeur. «C'était quelqu'un qui avait tendance à vouloir le “mieux” pour les autres. Quelqu'un qui croyait en la vie, en l'humain, en la bonté, parce qu'elle était comme ça», dit l'une de ses amies, Marie-Elisabeth. «C'était la personne la plus forte que je connaissais, note sa plus proche confidente, Audrey. Elle savait que la vie était belle et qu'elle valait la peine d'être vécue. Et pourtant, des galères, elle en a eu». Et son père, Patrick, un homme de 53 ans au parcours de vie douloureux, la décrit comme «un bijou» : «Il fallait qu'elle aide tout le monde. C'était peut-être à cause de mon exemple».
Jérôme Sobraques, lui, présente un visage plus ténébreux. Bosseur, il n'hésite pas à se lever très tôt pour prendre son poste de chauffeur dans une société d'équarrissage. Il est présenté comme organisé et méticuleux, voire même maniaque. Économe. Lorsqu'il rencontre Céline, en novembre 2011, il vit en couple depuis neuf ans, avec une autre femme, Mélanie, connue alors qu'elle n'avait que 18 ans. Il est devenu père d'une petite fille, alors âgé de vingt mois. Et le couple envisage d'acheter une maison. Les papiers sont prêts. Ils sont même passés chez le notaire. Un visage lisse. Une vie bien réglée. «Pour moi, le travail, c'est quelque chose d'important», admet, dans son box, Jérôme Sobraques.
Mais, dans le privé, ce n'est pas le même homme. Son ex-compagne, Mélanie, en pleurs, en a témoigné à la barre, longuement. Elle a parlé des meubles cassés dans la maison, des assiettes qui volaient, des coups de poing dans les murs. «Il y avait tellement de dégâts à payer que je n'osais plus regarder les relevés de la banque», confie la jeune femme.

Impulsif, parfois violent, joueur…

Jérôme Sobraques peut se montrer impulsif, il le reconnaît lui-même. «Il a eu une enfance très chaotique et très perturbée», confie sa mère, qui a quitté le père de Jérôme alors qu'il était bébé. Elle décrit cet homme comme excessivement jaloux et brutal dans ses comportements. Des traits de caractère que son fils aurait reçu en héritage.
Et Jérôme apparaît aussi comme un homme égoïste, qui ne donne aucune indication sur son emploi du temps. «Je l'attendais parfois toute la nuit», explique Mélanie. Jérôme Sobraques, lui, joue au poker. De grosses sommes. Parfois, il appelle sa compagne en urgence pour qu'elle vienne le dépanner. La jeune femme fait le dos rond. Elle essaie d'arrondir les angles, de le pousser à consulter un médecin.
Après sa rencontre avec Céline, au bout d'un mois d'une liaison connue de tous, la jeune femme lâche l'affaire : «Je n'avais jamais rien dit. J'avais tout accepté. Je voulais juste être tranquille. Aujourd'hui, je revis». Avec l'aide de voisins, elle met son compagnon dehors. Mis à la porte de son foyer, il pousse la porte de l'appartement de sa nouvelle passion. Il s'installe chez elle, avec ses valises, quelques affaires, et toute sa part d'ombre.

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