vendredi 13 juin 2014

Hôpital de Saintes : verbalisé pendant l'accouchement de sa femme

Sa femme allait accoucher… Un homme s'est garé sur une place pour handicapé et a été verbalisé. Le voilà convoqué au tribunal de police
Au tout début, Morgan Barba a transformé sa mésaventure en boutade. Certain qu'il obtiendrait une indulgence, il a envoyé une photo de son PV de 135 euros avec l'avis de naissance de son fils, le 10 septembre 2013, au centre hospitalier de Saintonge de Saintes.
Ce jour-là, il arrive à l'hôpital avec son épouse, enceinte de leur deuxième enfant. L'accouchement est imminent. Les places de parking disponibles font défaut et Morgan Barba sait que les places sont étroites.
« Dans la précipitation », le père de famille de 34 ans stationne sa voiture sur un emplacement handicapé et se rend aux urgences pour prendre un fauteuil roulant. « J'ai signalé que mon véhicule était stationné sur une place réservée aux handicapés. On m'a assuré qu'il n'y avait pas de problème. Nous sommes arrivés à la maternité vers 14 h 30-15 heures. Notre fils est né à 16h35 et j'ai été verbalisé à 16h05. »
Morgan Barba adresse, dans les jours suivants, une lettre de contestation pour expliquer les circonstances de l'infraction. Puis plus rien. « Début février, j'ai eu la surprise de voir arriver chez moi, à Romegoux, les gendarmes de Saint-Porchaire pour une convocation le 4 février dans leurs locaux afin de vérifier mon identité. Ils m'expliquent que ma demande est rejetée et qu'il y aura des poursuites. »
Mi-mars, Morgan Barba reçoit un courrier du tribunal de police lui notifiant la poursuite pénale car les motifs invoqués n'étaient pas recevables. « Quasiment neuf mois après, je viens de recevoir l'ordonnance pénale me demandant de payer mon amende avec, en sus, un droit fixe de procédure », ne rit plus du tout Morgan Barba, qui maintient qu'il était dans « un cas d'urgence et de force majeure. L'État engagerait-il sa responsabilité sur le bon déroulement de l'accouchement, de la santé de ma compagne et de la naissance de notre enfant si j'avais dû me stationner deux rues plus loin ? »
Morgan Barba, qui ne conteste pas l'infraction, veut mettre en lumière deux points : « Une fois que la machine administrative est lancée, on ne peut plus l'arrêter. Et combien ça coûte au final la venue des gendarmes et maintenant une audience au tribunal de police ? »
Deuxième point : « Pourquoi un parking avec des places aussi exiguës ? » s'interroge Morgan Barba alors que, par nature, un hôpital accueille des gens qui ne sont pas en pleine santé, peuvent avoir des béquilles, être enceinte ou avoir des enfants dans un cosy à sortir. « Cette histoire me dépasse un peu et me met hors de moi. On manque de bon sens. »
Il fait remarquer au passage que les parkings des grandes surfaces marquent des couloirs de circulation, disposent de larges places et proposent même des emplacements pour les femmes enceintes ou avec enfants.
Interrogée sur le cas de Morgan Barba, la direction du centre hospitalier de Saintes répond tout d'abord à la question de l'étroitesse des places. « Elles sont normalisées, minimales sûrement, mais correspondant à une norme. Ils se plaignent qu'elles sont trop étroites mais si on les fait plus grandes, il y en aura moins. Nous en avons 800 sur ce parking et les gens se plaignent de ne pas en avoir assez, oubliant que, sur l'ancien site Saint-Louis, il n'y en avait que 150… On ne fait que des mécontents. »
Sur la question de la verbalisation par la police municipale, la même direction explique qu'elle l'appelle lorsque toutes les places handicapées sont prises et que nombre d'entre elles le sont sans le macaron.
« Une fois son épouse prise en charge dans le service de maternité, M. Barba aurait dû aller déplacer sa voiture. Les places handicapées doivent être respectées. » Et d'ajouter qu'en « cas d'urgence, on peut très bien se présenter à la barrière et, par l'interphone, demander à approcher sur l'esplanade de l'hôpital pour être au plus près de l'entrée. Ce dont certaines personnes abusent d'ailleurs. » La direction en appelle donc à « la discipline générale ».

http://www.sudouest.fr/2014/06/13/un-pv-devant-la-maternite-1583543-1506.php

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