Mardi, vers 19 heures, les nombreux promeneurs agglutinés au port des pêcheurs, à Biarritz, n'étaient pas là pour admirer le coucher de soleil. Il faisait déjà nuit. Une fois n'est pas coutume, la foule des grands soirs assistait à une opération de dépannage plutôt rocambolesque.
Stationné en amont du restaurant la Casa Juan Pedro, sur l'allée du port, Éric (le propriétaire du véhicule a accepté de communiquer son prénom, mais n'a pas souhaité donner son nom de famille, NDLR), 53 ans, s'installe au volant de son véhicule pour rentrer chez lui. Il décide de faire demi-tour pour repartir. Le Bayonnais s'engage en marche avant sur la large rampe d'accès en pente, passe la marche arrière, quand soudain… « Au moment où j'ai braqué, j'ai senti que les roues glissaient, témoigne le propriétaire du véhicule, une Golf blanche quasi neuve. C'était moi ou elle. J'ai d'abord pensé à moi et j'ai préféré sauver ma peau. »
Le quinquagénaire prend son courage à deux mains, et instinctivement, ouvre sa portière pour s'extirper de la voiture et l'abandonner. Celle-ci finit sa course dans l'océan. « Honnêtement, j'ai eu très peur. Je suis tombé moi aussi et je me suis raccroché comme je pouvais aux rondins en bois sur le côté avec les jambes et les bras, pendant qu'elle partait, toute seule », raconte-t-il, les vêtements encore trempés.
Sorti indemne, mais dépourvu face à son véhicule balancé par la houle, il téléphone aussitôt à la police, dépêchée sur place, accompagnée d'une dépanneuse.
Cette dernière arrivera trois quarts d'heure plus tard. « Un peu avant 20 heures il me semble, précise Éric. Leur matériel ne pouvait pas sortir la voiture de l'eau. Mais j'avais peur qu'elle soit emportée à cause des vagues. Je leur ai donc demandé s'ils pouvaient m'aider à sauver mes papiers avant qu'elle ne soit complétement sous l'eau. Heureusement, j'ai pu les récupérer. Ensuite, ils l'ont immobilisée à l'aide d'un câble pour la stabiliser. »
Finalement, il aura fallu l'intervention d'une grue pour repêcher la Polo de l'océan, ainsi qu'une bonne dose de patience et de sang-froid. « Que voulez-vous que je vous dise ? Il vaut mieux garder le sourire, plutôt que de pleurer, n'est-ce-pas ? J'étais seul, il n'y a pas de blessé. C'est le plus important », confiait l'homme, plutôt serein, en gardant, tout de même le regard rivé vers sa voiture à moitié immergée.
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