Deux employés de la ville de Tarbes - le responsable du service de l’urbanisme et un membre de ce même service - ont passé la journée de mercredi en garde à vue.
L’information a filtré hier après-midi et a été confirmée par le cabinet du maire (UMP) de Tarbes, Gérard Tremège. Ces arrestations, avec les auditions qui ont duré presque toute la journée, concernent l’enquête ouverte depuis déjà plusieurs mois par la division financière de la section recherches (SR) de la gendarmerie de Toulouse.
Cette unité régionale spécialisée de la gendarmerie s’est intéressée, d’abord en flagrance, puis depuis novembre sous commission rogatoire de la juge d’instruction de Pau Isabelle Ardeeff, à un certain nombre d’opérations qui concerne la collectivité locale. Ouverte contre X, l’information judiciaire pour «prise illégale d’intérêt et recel de prise illégal d’intérêt» vise pour l’instant des infractions qui seraient liées à l’urbanisme.
Question sur l'Arsenal
Cette interpellation de deux employés de la collectivité qui travaillent directement sur le secteur sensible de l’Urbanisme, concerne notamment l’achat par la ville en 2006 de 20 000 hectares au cœur de Tarbes. Il s’agit des terrains de l’Arsenal.Cette opération, avec les aménagements qui accompagnent les 89 000 m2 de bâtiments ont-ils entraîné des infractions ?
La justice semble le soupçonner. Elle cherche en tout cas à vérifier la validité des transactions et les éventuels «intérêts» que certains auraient pu en tirer - des élus, des fonctionnaires ou toutes autres personnes intervenues dans les transactions comme, par exemple, des promoteurs immobiliers.
Déjà le mercredi 18 décembre, en présence de la juge Ardeeff, les enquêteurs de la SR avaient mené une très longue perquisition dans la mairie. Huit heures d’investigations dans différents bureaux de la collectivité avaient permis aux gendarmes de saisir des documents et des copies de plusieurs disques durs, la mémoire des ordinateurs, qui ont dû, depuis, être exploités.
Nouvelle perquisition
Les garde à vue menées hier montrent que les enquêteurs, et la juge d’instruction, ont des questions à poser aux fonctionnaires qui, au quotidien, œuvrent dans le domaine de l’Urbanisme. Ces techniciens valident les dossiers et se trouvent obligatoirement au centre des transactions immobilières qui brassent beaucoup d’argent.Bien sûr rien n’a filtré sur le déroulement des auditions des deux hommes, âgés d’une cinquantaine d’années.
En revanche, hier soir, discrètement et dans des véhicules banalisés, les gendarmes sont retournés dans les locaux de l’Urbanisme, à la mairie de Tarbes. Moins d’une heure plus tard, toujours aussi discrètement, ils ont quitté les lieux avec les deux gardés à vue emportant de nouveaux scellés.
Lors de la première perquisition, à la mi-décembre, en présence du maire Gérard Tremege, ce dernier avait affirmé que «dans cette maison (la mairie) tout se passe normalement».
Et il s’était étonné du timing de cette phase d’enquête à moins de quatre mois des élections municipales.
L’élu, candidat à sa réélection fin mars, avait notamment souligné : «J’avais déjà eu l’occasion de rappeler que, suite à des dénonciations calomnieuses à l’approche des élections municipales, une enquête serait menée pour vérifier la légalité des opérations réalisées par la mairie. C’est chose faite.»
La poursuite de l’enquête, qui pourrait durer encore plusieurs mois, dira si les dénonciations évoquées sont effectivement «calomnieuses» ou si, lors de ces investigations, la justice a pu mettre à jour des délits financiers pénalement répréhensibles.
http://www.ladepeche.fr/article/2014/02/13/1816956-tarbes-deux-employes-municipaux-urbanisme-garde-vue.html
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