Un an de prison pour l'ardoise de 35.000 euros laissée au Majestic de Cannes

Sophie, 23 ans, est serveuse, Joan, 24 ans, électricien. Ce couple résidant en banlieue parisienne rêvait de s'offrir des vacances dans un palace de la Côte d'Azur, malgré des revenus modestes.
Du 21 au 26 août 2012, pourtant, les voilà profitant d'une chambre au Majestic. Un couple d'amis franciliens occupe une chambre voisine.
Les réservations ont été faites sous un faux nom, Margaux V., avec la carte bancaire de Sophie, mise en opposition pour perte.
Le 25 août à l'aube, le couple d'amis part en laissant une ardoise de 15 000 e. Sophie et Joan demandent à rester une nuit de plus. Erreur fatale.
La direction de l'hôtel fait également le rapprochement avec une note impayée de 4 500 e le 17 août 2012 à l'hôtel Royal de Deauville, également propriété du groupe Barrière. La réservation de cette chambre avait aussi été faite au nom de Margaux V.
Le lendemain, à 7 heures du matin, Sophie et Joan quittent le palace avec leurs valises en passant par les jardins sans payer la note de 10 000 e. Ils sont rattrapés par un agent de sécurité alors qu'ils montaient dans le train.
Restaurant, plage, minibar
Interpellés puis placés en garde à vue ils reconnaissent aussitôt les faits.
Lors d'une soirée à Paris, Sophie a volé une carte d'identité et un permis de conduire au nom de Margaux V.
Traduits devant le tribunal correctionnel de Grasse ils ont été condamnés à un an de prison. Ferme pour lui, déjà connu de la justice, avec sursis pour la jeune femme.
« Au Majestic vous vous en êtes donné à cœur joie : restaurant, plage, surconsommation du minibar » relève le président Marc Joando.
L'enquête a permis de remonter à deux autres escroqueries, commises au Majestic toujours, en novembre 2011 et en juillet 2012 pour un total de 10 000 e à nouveau. Réservations faites au nom de Joan cette fois. Le jeune homme de nationalité colombienne avait francisé l'orthographe de son nom. Pour bloquer la réservation il avait donné l'empreinte de cartes de crédit étrangères prépayées, créditées d'un euro.
La vice-procureure Parvine Derivery avait demandé 6 mois de prison ferme pour Sophie, instigatrice de l'escroquerie.
« Le couple d'amis a accepté de payer les 15 000 e dus. Ils n'ont pas été poursuivis » déplore M^e Chloé Beaupel du cabinet Sabine Cordesse. Le couple était venu avec un chèque de 10 000 e pour commencer à indemniser une partie des 25 000 e escroqués. Mais faute de partie civile - le groupe Barrière, absent, n'a fait aucune demande - ils sont repartis avec. La somme n'a pas été perdue pour tout le monde. En plus de l'année de prison, le tribunal les a condamnés à verser au Trésor Public la somme de… 10 000 e. Chacun.

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