En l'espace de deux ans et demi, ces deux Tunisiens en situation irrégulière ont escroqué la bagatelle de 60 000 € d'aides sociales, à Nice, où ils vivent avec leurs quatre enfants.
Les allocations familiales, l'aide au logement, l'aide au retour à l'emploi, la sécurité sociale... Il y en avait pour tous les coûts, dans la famille de Brahim et Imen J. En l'espace de deux ans et demi, ces deux Tunisiens en situation irrégulière ont escroqué la bagatelle de 60 000 e d'aides sociales, à Nice, où ils vivent avec leurs quatre enfants. Le couple sera jugé en correctionnelle le mois prochain. D'ici là, ils patienteront en prison.
Vendredi à Nice, c'est dans les larmes d'Imen C. que s'est achevée l'audience de comparution immédiate. « J'ai rien fait. C'est mon mari, sanglote-t-elle aux côtés de l'intéressé. Depuis le début j'ai dit que c'était pas bien, qu'il fallait pas le faire... »Les voilà pourtant renvoyés dos à dos pour fraude, fausses déclarations visant à obtenir des prestations indues, usage et détention d'une carte d'identité italienne falsifiée, d'une carte Vitale illégalement obtenue... Brahim doit, en outre, répondre de l'arnaque à Pôle Emploi.
La CAF victime n° 1
Pas moins de 19 500 € ont été volés à cet organisme. 28 500 € à la CAF, première lésée dans l'affaire. 2 000 € à la CPAM. Et 11 500 € au RSI (régime social des indépendants). Nanti de cet arsenal de prestations sociales, le couple vivait dans le Vieux-Nice avec 2 100 € par mois... sans travailler. « À ce compte-là,grince le président du tribunal David Hill, c'est sûr, ça ne vaut pas le coup de travailler ! »
Brahim, 44 ans, est pourtant maçon. Imen, 34 ans, coiffeuse. Mais aucun n'exerçait d'activité, trois ans après leur arrivée en France. Un pays où un CDD donne accès à un certain nombre d'aides, contrairement à l'Italie, où ils ont longtemps résidé. Alors le couple a franchi les Alpes à la faveur de documents italiens, dont il avait falsifié la citoyenneté. Il a monté une société bidon. Et il y a profité des aides les plus diverses.
Deux mois d'enquête
En novembre 2013, les services de Pôle Emploi finissent par lever le lièvre et alerter la police aux frontières. S'ensuivront deux mois d'enquête minutieuse et de recoupements tous azimuts, entre Nice et Cannes, menés par la brigade mobile de recherches départementale. Jusqu'à l'interpellation des suspects jeudi.
Déféré puis présenté au tribunal, le couple n'a pu être jugé vendredi, en raison d'un problème d'avocat. En attendant le procès au fond, le tribunal les a placés sous mandat de dépôt, suivant les réquisitions du procureur Olivier Mingela. Celui-ci redoutait un risque de fuite en Italie des intéressés, bien que Me Jean-François Fouqué, côté défense, doute d'un tel scénario.
Quatre enfants (dont un est né en France) vont donc être confiés à des tiers, en attendant de connaître le sort de leurs parents. Certains sont scolarisés à Nice. Mais la famille a été déboutée de sa demande de régularisation. Reste à savoir si, dans ce contexte délicat, la préfecture prendra une mesure de réadmission en Italie à leur encontre.
http://www.nicematin.com/nice/un-couple-ecroue-pour-avoir-escroque-60-000-%E2%82%AC-daides-sociales-a-nice.1583049.html
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