vendredi 13 décembre 2013

Gironde : un octogénaire dépouillé de 620 000 euros

À l’époque des faits qui leur sont reprochés, entre 2003 et 2007, ils habitaient à Montcourt-Fromonville, en Seine-et-Marne. Leur victime, un octogénaire aujourd’hui décédé, vivait avec eux.

Tous avaient des désirs de Sud-Ouest et d’océan. Ce qui les a conduits dans un premier temps à Lesparre où le vieil homme a acheté une maison, puis à Vensac où le couple aspirait à avoir une maison au bord de la mer. Un bateau aussi. Assez grand pour transporter toute la famille et un 4x4 assez costaud pour le tracter sur la route.
Seul dans une caravane
Au total, le séjour de l’octogénaire au sein de cette famille lui a coûté 620 000 euros. La justice aurait pu ne jamais rien connaître de son cas si des campeurs de Vensac ne s’étaient émus de voir l’octogénaire tout seul dans une caravane, toujours muni de son appareil respiratoire. Ils ont alerté les gendarmes. Les enquêteurs ont mis à jour une situation qui avait toutes les apparences de l’abus de faiblesse.
Tout a commencé vingt ans plus tôt lorsque celui qui était encore sexagénaire et vivait avec sa vieille maman, a noué une relation avec la jeune femme qui s’occupait de leur appartement. Au fil du temps, il a fait la connaissance de la famille de la jeune femme, notamment de sa sœur.
Au début des années 2000, la vie du vieil homme a basculé. Il a été contraint de partir de l’appartement parisien qu’il avait en location. Sa jeune compagne l’avait quitté. Fâché avec son frère et ses deux sœurs pour des questions de succession, il se retrouvait seul. La sœur de son ex-amie lui a tendu les bras.
À la barre, mardi, la femme, au caractère affirmé, et le mari, principaux prévenus, ont juré que le vieil homme avait tout fait de son plein gré et qu’ils prenaient soin de lui. S’il était seul au camping de Vensac, « c’est qu’il n’y avait pas de place dans la maison, en travaux ». Même, semble-t-il, lorsque le couple partait en voyage en Tunisie ou à Cuba.
Les auditions de l’octogénaire, mort en 2010, ne disaient pas la même chose et surtout, les expertises psychiatriques ont révélé son état de faiblesse.
Deux ans de prison
Le procureur adjoint Gérard Aldigé s’est étonné que le couple ait pu brader pour quelques euros deux sabres d’officier ayant appartenu à José Riquelme. Celui que l’octogénaire considérait comme son père. « Un général espagnol qui s’est réfugié en France après avoir rejoint les Républicains espagnols. Je doute que celui qui était son beau-fils ait sciemment accepté qu’on liquide ses sabres », lançait Gérard Aldigé qui demandait deux ans dont un avec sursis pour la mère, deux ans avec sursis pour le père et trois mois avec sursis pour la fille.
Lionel Pompierre a lui demandé la relaxe pour ses trois clients, l’état de faiblesse de l’octogénaire n’étant pas à ses yeux avéré dans la période où les faits sont imputés.
Les juges ont en grande partie suivi le procureur adjoint sauf pour la mère condamnée à deux ans de prison dont six mois avec sursis. Peine qui cependant demeure aménageable.

http://www.sudouest.fr/2013/12/13/depouille-de-620-000-euros-1258166-2964.php

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