Patrick n’était pas fier, mardi, au tribunal d’Angoulême. Cet ancien policier cognaçais sait qu’il a gravement fauté. Le 28 octobre, il quitte le commissariat où il a passé une partie de sa carrière, à Cognac. « Pour le pot de départ, j’ai juste bu du champagne, l’équivalent d’un verre de cantine. Puis, je me suis arrêté chez un ami où j’ai bu deux verres de pineau. » Pas plus, assure-t-il…
Patrick prend le volant pour rentrer chez lui, dans la périphérie angoumoisine. Mais, à Angoulême, il percute violemment une voiture avec, à son bord, une femme et son enfant âgé d’un an et demi. Le témoignage de la conductrice est accablant : Patrick titube comme s’il avait bu plus que de raison. Ses propos sont incohérents. « Je croyais que je me trouvais à Tonnay-Charente. Je ne sais pas pourquoi », explique-t-il au tribunal.
Quand les policiers angoumoisins déboulent pour régler l’affaire, Patrick tente de les amadouer en jouant la carte de la complicité professionnelle. Puis, « de manière inexplicable », il perd tout contrôle, insulte les policiers angoumoisins, toise l’un d’eux, « torse contre torse » et finit par lui donner un coup de tête dans le visage. Maîtrisé, conduit au commissariat, Patrick reconnaît qu’il est ivre mais refuse de se soumettre au contrôle d’alcoolémie.
« Votre attitude est inadmissible », tempête Cyril Vidalie. Le procureur tient à préciser que le prévenu n’a bénéficié d’aucun traitement de faveur sous prétexte qu’il était policier. Et il requiert trois mois de prison avec sursis à son encontre.
À la barre, Patrick minimise : il prétend que son attitude pourrait s’expliquer par un choc contre le pare-brise au moment de l’accident. Sauf que le certificat du médecin ne fait mention d’aucune blessure particulière.
Son état d’ébriété avancé ? L’ancien policier raconte qu’il prenait du Lexomil depuis moins d’une semaine. « Cela faisait cinq-six jours que je ne travaillais plus. Et je ne supportais pas cette idée. Je ne dormais plus. La veille, dans ma tête, je faisais redéfiler toute ma carrière. »
« J’étais le premier sur les lieux de la tuerie de Châteaubernard », croit-il bon d’ajouter. Le jour de l’accident, Patrick était passé au commissariat pour ranger son bureau et partager le verre dit « de l’amitié »… « Ce jour-là, j’avais pris deux Lexomil, un le matin, un le midi. »
Patrick a été condamné à un mois de prison avec sursis et à payer une amende de 400 €. Son permis a également été suspendu trois mois. Les trois policiers agressés verbalement et physiquement ne se sont pas portés partie civile. Peut-être par solidarité avec un ancien collègue…
http://www.sudouest.fr/2013/12/04/ivre-l-ex-policier-avait-pete-les-plombs-1248390-813.php
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