mardi 10 décembre 2013

Assassinat de Cavignac (33) : "Mon père, ce n'était pas un chien"


"Il y avait d'autres moyens que l'abattre comme un chien comme ils l'ont fait. Mon père ce n'était pas un chien".
Hervé, fils de l'accusée et ancien beau-fils de l'accusé ne tient plus à la barre de la cour d'assises de la Gironde, qui juge sa mère et l'amant de cette dernière pour l'assassinat de son père Cyrille Boutin le 30 octobre 2011 à Cavignac, en Haute Gironde.

Le président Christian Lauqué l'explique: "La cour ne connaissait pas votre père. Depuis hier, nous sommes bousculés entre l'image d'un homme très humain, serviable, qui hébergeait son fils, un garde-chasse, le père de sa bru et un homme monstrueux, violent qui avait promis l'enfer à sa femme".
Il défend coûte que coûte la mémoire de son père. Malgré certaines dépositions de témoins qui lui sont lues. Malgré certains faits qui lui sont rappelés. Pour un scooter mal garé, pour un pleur insistant. "Il avait parfois des étincelles."
Le fils se souvient d'altercations mais pas de violences habituelles. Il garde au contraire le souvenir de réunions de famille ou tout se passait bien, d'un père protecteur avec sa fille en "retard scolaire". Il assure n'avoir jamais remarqué d ecchymoses sur sa mère, n'avoir jamais entendu de pleurs ou de cris.
Mains dans les poches, peinant à contenir émotion, colère et nervosité, il est persuadé que Jean-Marc Arbouin a manipulé sa mère.
"Il a passé le permis de chasse juste pour faire croire à un accident de chasse", accuse-t-il. Pour sa mère avant les faits, il n'a que du respect. "Elle était toujours là, de bon conseil, présente et aimante. Elle nous a bien éduqués, élevés comme il faut".
 Mais il ne digère pas son placement en garde à vue pour les besoins de l'enquête ni d'avoir été ainsi soupçonné sous le regard taisant de sa mère. "Elle savait et elle n'a rien dit, elle ne l'a pas dénoncé."
Il se retrouve sans parent. "Il y avait d'autres moyens", répète-t-il. "J'aurais préféré avoir mon père et ma mère séparé chacun d'un côté. Là, j ai 22 ans et je n'ai plus personne."
L'audience est suspendue car le cœur du jeune homme s'emballe. Il fait un malaise et les pompiers interviennent. Il sera autorisé à reprendre un peu plus tard. Cet après-midi, la cour devrait en venir aux faits.

http://www.sudouest.fr/2013/12/10/assassinat-de-cavignac-33-mon-pere-ce-n-etait-pas-un-chien-1255227-2780.php

Aucun commentaire: