Jean-Louis Feniès a ouvert son commerce à l’heure prévue hier matin. Pourtant, avec ce qui lui est arrivé la veille, beaucoup de ses clients auraient compris que le tabac-presse de la place de l’Horloge reste rideau baissé. Comme nous le relations hier, le buraliste de Lescure a encore été victime d’un vol à main armée. Encore, car c’est la deuxième fois qu’il est braqué. Le 1er décembre 2012 vers 19 h 15, un homme armé lui avait dérobé plus de 300 euros.
Le cauchemar s’est reproduit avant-hier soir. «Un homme cagoulé a fait irruption vers 18 h 20. J’étais seul dans le magasin, il a dû me pister depuis l’extérieur pour attendre le moment propice. Sous la menace, il m’a demandé le contenu de la caisse. Il y avait 60 euros environ dans le tiroir-caisse. Je pense que c’était une arme factice et j’ai été à deux doigts de le repousser.»
Le commerçant a eu la sagesse d’obéir à son agresseur car qui sait comment les choses auraient pu tourner s’il avait résisté ? Ce samedi, Jean-Louis Feniès avait bien besoin du soutien des dizaines de clients venus lui acheter «La Dépêche», un paquet de cigarettes ou un jeu à gratter. «J’ai passé une mauvaise nuit et ce matin, je suis en colère. J’en ai ras-le-bol. Il va falloir que je m’équipe car je ne peux pas rester comme ça, ou sinon je serais obligé de baisser le rideau.»
Et le buraliste, qui tient ce commerce depuis 25 ans, de dresser la liste (non exhaustive) des coups durs qu’il a endurés : «J’ai été plusieurs fois cambriolé en mars et avril 1995, en octobre 1998. En 2000, ç’a été une tentative. Et je ne compte pas les vols.»
Deux braquages du même commerce en un an : une situation que la police albigeoise ne prend pas à la légère. Jean-Louis Feniès devait déposer plainte hier après-midi. Son témoignage devrait, espère-t-il, contribuer à faire avancer l’enquête car le buraliste, visiblement inquiet, en est sûr quand il évoque le braqueur de vendredi soir : «Il va revenir. Chassez le naturel, il revient au galop. Je ne vais pas vivre dans un état de stress permanent. Déjà que le contexte économique est difficile pour notre profession...»
Mais Jean-Louis Feniès ne manque pas de courage. «Je m’accroche», soupire-t-il.
http://www.ladepeche.fr/article/2013/11/24/1759620-lescure-albigeois-buraliste-braque-ras-bol.html
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