Ils ont passé la nuit derrière les barreaux. Trois jeunes hommes ont été écroués, vendredi soir, à la maison d'arrêt de Bonneville après une opération de contrôle de la brigade anti-criminalité durant laquelle le préfet de Haute-Savoie, qui y participait, a été aspergé de gaz lacrymogène, ont indiqué samedi de sources proches du dossier.
Ils seront jugés en comparution immédiate lundi après-midi au tribunal de grande instance de Thonon-les-Bains. Les faits remontent à jeudi soir. Selon le Dauphiné Libéré qui a révélé l'affaire, le préfet Georges-François Leclerc accompagnait un équipage de la Bac de nuit dans un quartier de Thonon-les-Bains réputé sensible.
Un des policiers a été roué de coups à terre
Les policiers ont voulu contrôler un homme de 19 ans connu comme revendeur de stupéfiants et porteur de cannabis, mais selon le quotidien, celui-ci a refusé de monter dans la voiture de la BAC et alerté le quartier en criant. Une trentaine de jeunes ont alors pris à partie le préfet et les deux policiers, dont un a été roué de coups à terre, l'un des agresseurs ayant utilisé une bombe de gaz lacrymogène qui a atteint le préfet.
Contacté par l'AFP samedi, ce dernier s'est refusé à tout commentaire, "s'agissant d'une affaire judiciaire", faisant état de son "estime et son admiration pour les policiers du commissariat du Léman". Selon une source proche de l'enquête, les trois jeunes gens ont été placés en garde à vue après les faits, dont l'auteur du gazage interpellé vendredi matin, puis présentés à un juge de la liberté et de la détention.
"Un signal d'alerte très grave" pour Marine Le Pen
Marine Le Pen a estimé samedi que l'agression jeudi soir du préfet de Haute-Savoie lors d'une opération de contrôle de la brigade anti-criminalité (BAC), était "un signal d'alerte très grave". C'est un "événement très grave que le gouvernement semble vouloir minimiser par son silence alors qu'il devrait l'alerter au plus haut point", a ajouté la présidente du FN dans un communiqué.
"C'est l'Etat et la République qui sont défiés, c'est le bilan désastreux de Manuel Valls qui est mis en cause, grand ministre dans la parole et le mensonge mais tout petit ministre dans l'action", a-t-elle ajouté. "La spirale de la violence qui frappe notre pays depuis des années n'a jusqu'ici trouvé face à elle que le laxisme et les effets de manche de l'UMP et du PS", a-t-elle poursuivi, en estimant qu'il était "plus que temps de tourner le dos à ces années de mollesse pour choisir la tolérance zéro, la réhabilitation de la sanction et le rétablissement de l'ordre républicain partout en France".
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