jeudi 24 octobre 2013

Meurtre d’un sexagénaire à Chalezeule : une barbarie inouïe

« On se connaissait depuis 25 ans… C’est lui qui m’avait trouvé ce local à côté du sien au début des années 2000. Moi j’installe des boulangeries, lui était spécialisé dans le matériel d’occasion pour l’hôtellerie et la restauration. On travaillait en synergie » explique Michel Coquard, le voisin de Jean-Pierre Merlot, sauvagement assassiné dans la nuit de dimanche à lundi.
Jean-Pierre Merlot était une des figures de l’agglomération bisontine, voire au-delà. Sa spécialisation et sa faconde lui attiraient une sympathie unanime. « Été comme hiver, il était en short » sourit Michel Coquard. Même son de cloche chez Adrien Rognon, ce jeune restaurateur du square Saint-Amour, a fait « sa connaissance il y a un an. Une amitié s’est tout de suite installée. C’était un bon vivant qui aimait les choses simples, pour lequel les biens matériels ne comptaient pas. Il était « Vieille France » avec le boulot érigé en règle de vie. Et il avait le cœur sur la main. On ne passait pas chez lui sans repartir avec un cadeau. Je l’entends encore chanter Brel à tue-tête la dernière fois où je suis passé le voir… J’ai du mal à croire que quelqu’un ait pu en vouloir à ce point à un homme aussi gentil pour lui avoir fait subir de tels actes de barbarie. »
Qui pouvait bien en vouloir à cet homme de 63 ans, apprécié de tous ? Quel mobile se dissimule derrière la sauvagerie avec laquelle Jean-Pierre Merlot a été maltraité dans la nuit de dimanche à lundi ?

Chaque geste exercé contre la victime était destiné à la faire souffrir

« Ils ont voulu lui faire dire où était son magot » suggère un ami venu aux nouvelles auprès de Michel Coquard. Et y avait-il un magot ? Si la chambre de la victime a bel et bien été fouillée de fond en comble, les enquêteurs ont retrouvé une somme de 200 € en liquide simplement posée sur une étagère, sans aucune recherche de dissimulation. Il semble clair que Jean-Pierre Merlot a été surpris dans son sommeil. Il n’a pas pu saisir le petit fusil qu’il gardait à côté de son lit. Probablement frappé au visage puis jeté violemment à terre, ce qui lui a causé des hématomes et la fracture de cinq côtes, il a ensuite été torturé avec une barbarie inouïe. Ses agresseurs ne se sont en effet pas contentés de lui casser les membres comme nous le révélions hier. Ils l’ont piqué aux bras et aux jambes à une demi-douzaine de reprises avec un objet pointu qui pourrait ressembler à un tournevis jusqu’à atteindre l’os où ils ont trifouillé et creusé en vrillant. Aucun organe vital n’a jamais été visé. Chaque geste exercé contre la victime était bien destiné à la faire souffrir. Et c’est finalement de stress que Jean-Pierre Merlot est mort, au petit matin, d’une crise cardiaque. Pour quelle raison, vengeance, obtenir des aveux, acharnement d’un fou furieux ? L’enquête s’annonce complexe.
La section des recherches de la gendarmerie n’exclut pour l’instant aucune piste, se gardant de tout a priori qui pourrait fausser l’enquête. Les gendarmes sont devant un cas hors norme et ont lancé un appel à témoins.
Numéro vert et gratuit : 0800.004.843
 

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