«Qu’est-ce qui vous a pris de vous enfuir ? Et pourquoi avoir menti aux gendarmes le lendemain en disant qu’on vous avait volé la voiture ?», demande le président Fabrice Rives.
À la barre du tribunal correctionnel, Fabien (1), 26 ans, répond très clairement : «Le jour même j’étais pas très bien. Mon père est atteint d’un cancer et j’avais pris connaissance d’examens qui n’étaient pas bons. J’avais pas le moral du tout. J’ai pas su faire face à ce qui est arrivé. Pour le lendemain, c’est exactement la même chose. J’ai préféré faire ça, bêtement.»
Cet échange, entre magistrat et prévenu résume l’affaire, au départ banale, examinée à l’audience, jeudi après-midi. Le 30 mars dernier vers minuit, à Cordes, Fabien circule au volant de sa Renault sur l’avenue de la Grésigne lorsqu’il percute un véhicule en stationnement. En un instant, le Citroën Berlingo appartenant au Fournil Cordais est transformé en épave. Le commerce a été indemnisé par son assurance mais son avocate réclame au tribunal des dommages et intérêts pour le préjudice professionnel. Cette question sera examinée le 9 décembre, lors de l’audience civile. Avant-hier, c’est surtout le comportement de Fabien qui a retenu l’attention. «Il a eu l’art et la manière de se mettre dans une situation scabreuse pour rien du tout», résume son avocat. En effet, non seulement Fabien a commis un délit de fuite, laissant sa voiture emboutie sur place et rentrant chez lui à pied, mais il a eu l’idée saugrenue, le lendemain matin, de signaler le vol de sa voiture à la gendarmerie. Le mensonge était tellement gros que la vérité a été vite établie... d’autant que l’accident s’était produit à 300 mètres du domicile de Fabien et qu’il avait son téléphone dans la voiture. «N’avait-il pas trop bu ?», se demande le procureur Claude Dérens. «C’est plus dû à la fatigue je pense, mon client rentrait d’un déplacement professionnel en Bretagne et là, il apprend ces mauvaises nouvelles. Quand il a eu cet accident, il n’a pas voulu donner plus de tracas à son père malade, mais c’est le contraire qui s’est produit», constate, navré, l’avocat de la défense. Des circonstances particulières largement prises en compte par le tribunal qui a suivi les réquisitions très modérées du parquet : 100 jours-amendes à 5 euros pour la dénonciation mensongère et le délit de fuite et 250 euros d’amende pour la contravention.
(1) Le prénom a été modifié..
http://www.ladepeche.fr/article/2013/10/26/1739391-le-chauffard-avait-menti-pour-menager-son-pere.html
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