Un terrible accident a coûté la vie à un jeune soldat soissonnais de 26 ans, le caporal-chef Nicolas Sutter, mardi 20 août en fin de journée à sur le site militaire de Brienne-le-Château. Membre du 1er régiment d'infanterie de Sarrebourg, lui et le sergent Sébastien Almenara assuraient une mission de sécurisation au sein du service interarmées des munitions du site aubois depuis plusieurs jours. Des frères d'armes et des amis. Des militaires investis et estimés. Comme tant d'autres avant eux, Nicolas Sutter et Sébastien Almenara, assistés de leurs collègues, procèdent aux opérations de contrôle autour de la zone sensible du dépôt de munitions.
Le sergent Almenara conduit le véhicule léger tout terrain P4, le caporal-chef Sutter se trouve à ses côtés. Il est près de 18 heures lorsque l'alerte est donnée. Quelques minutes plus tôt, alors que le conducteur redémarre, Nicolas Sutter perd l'équilibre et chute lourdement sur la tête. À l'arrivée des secours, il gît, inconscient. Les sapeurs pompiers, relayés par une équipe du SAMU, prennent vite la mesure de la gravité de ses blessures. Ils tentent l'impossible pour le maintenir en vie. Mais alors qu'il est héliporté vers l'hôpital Robert-Debré de Reims, son état est jugé désespéré. Il décédera quelques heures plus tard. Il avait 26 ans. Les honneurs militaires lui seront rendus le 27 août à Sarrebourg, les obsèques auront lieu le lendemain à la cathédrale de Soissons.
Usage de stupéfiants pour le sergent
Sur place, le sergent Almenara se livre spontanément à sa hiérarchie. Soucieux d'assumer ses erreurs et ses responsabilités, il explique avoir consommé des produits stupéfiants moins de vingt-quatre heures avant l'accident. Depuis la fin de l'année 2012 et son retour d'Afghanistan, il avoue user régulièrement d'herbe de cannabis. Il n'ignore rien de l'infraction militaire mais il ne sait pas encore que son caporal-chef est mort. Sébastien Almenara est placé en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Bar-sur-Aube, sous l'autorité du procureur adjoint de Reims. Laurent De Caigny est particulièrement chargé des affaires militaires pour le ressort de la cour d'appel. Mercredi, une information judiciaire est ouverte. Face à un juge d'instruction compétent en matière militaire, le sergent Almenara est mis en examen des chefs « d'homicide involontaire par conducteur ayant fait usage de produits stupéfiants et violation de consigne donnée à la troupe ». Une infraction qui pourrait lui valoir jusqu'à deux années d'emprisonnement. Jusqu'au terme de son procès, il reste sous la surveillance de l'autorité militaire.
http://www.lunion.presse.fr/region/un-militaire-soissonnais-tue-son-sergent-sous-controle-jna3b26n183821
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