mardi 30 juillet 2013

Accident de train au Ferret : la famille reste très marquée

Michelle et Jean-Marc Luga vont peut-être enfin voir le bout du tunnel judiciaire après une longue et minutieuse instruction menée par Françoise Gambachidzé, doyenne des juges du tribunal de grande instance de Bordeaux. L’information ouverte au mois d’août 2010 serait désormais terminée et les parties n’auraient, pour l’instant, pas fait d’observation et n’auraient pas non plus sollicité d’investigations complémentaires. Le dossier pourrait donc être transmis prochainement au parquet afin que celui-ci rédige son réquisitoire définitif en vue d’un possible renvoi devant le tribunal correctionnel du conducteur de la machine et du maire de Lège-Cap-Ferret, Michel Sammarcelli, tous deux mis en examen.
« On a vraiment le moral à zéro, on s’est vraiment sentis abandonnés, souffle Jean-Marc Luga. On voudrait maintenant pouvoir tourner la page. » Celle-ci restera à jamais marquée dans la vie du couple venu passer ses vacances au Cap-Ferret à la fin du mois de juillet 2010. Arrivés le 26, Michelle et Jean-Marc Luga ont choisi de prendre le petit train - qui fonctionne toujours aujourd’hui via une délégation de service public - pour découvrir le site. 55 passagers se répartissent dans les wagons. Eux montent à l’avant. Arrivé dans une côte, sur la dune, le petit train a du mal à grimper. Le conducteur, inexpérimenté, cale.

Un handicap irréversible
L’ensemble part en marche arrière. Michelle Luga saute et est violemment percutée au niveau de la colonne vertébrale. Depuis, elle est paraplégique. « Je souffre de cette non-reconnaissance du statut de victime », confie cette infirmière pédiatrique de 62 ans, à la retraite depuis 2007. L’accident a causé un handicap irréversible : elle ne remarchera jamais. Le couple qui réside à Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, a été contraint de procéder à des aménagements pour permettre l’accès en fauteuil roulant. « Une indemnisation ne sera jamais à la hauteur de ce que j’ai perdu tant sur le plan physique, affectif, social et familial, poursuit Michelle Luga. Je vais être grand-mère, comment vais-je pouvoir m’occuper de ce bébé ? Mes souffrances morales sont quasi permanentes. J’ai de l’énergie pour les miens, beaucoup de volonté, mais je touche du doigt les difficultés de la vie de tous les jours. J’essaye d’en faire un maximum, d’être au plus près de ce que j’étais avant. »
20 000 euros de provision
Son mari ne décolère pas et ne comprend pas « pourquoi une assurance laisse une victime se débattre avec ses problèmes financiers qui s’ajoutent au handicap ». Après une vaine tentative de transaction à l’amiable avec la compagnie d’assurance de la commune de Lège-Cap-Ferret, le tribunal administratif de Bordeaux, à l’issue d’une bataille juridique, a condamné cette dernière à verser 20 000 euros de provision à Michelle Luga. « La Caisse d’assurances maladie a pour l’instant été mieux indemnisée que nous ! », maugrée Jean-Marc Luga qui regrette « les lenteurs de la justice au plan civil ».
Dans quelques jours, son épouse doit subir une nouvelle expertise médicale à Marseille. « Il ne faudrait pas que cela retarde encore les choses… »

http://www.sudouest.fr/2013/07/30/on-s-est-vraiment-sentis-abandonnes-1127720-4626.php

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