vendredi 28 juin 2013

Tarbes. Massacre de l’octogénaire : «Je n'ai jamais vu autant de sang»

«Ça a toqué à la porte, il est rentré de lui-même, couvert de sang, j’étais surpris» raconte Gino (1), 25 ans, prié d’expliquer à la barre ce qui s’est passé le 21 juin 2010, 2, Place au Bois, à Tarbes. Hier, au second jour du procès de Jérémy Priour, qui comparaît pour le meurtre atroce de Colette Tanguy, 81 ans, le président Le Maître s’est employé à savoir qui était avec qui et où, il y a trois ans, le jour de la Fête de la musique. Ce jeune Tarbais était un ami et même un cousin de l’accusé. «Il m’a dit qu’il a eu des problèmes à la cité Mouysset, qu’il a dû se défendre, raconte-t-il. Il m’a demandé si j’avais des affaires à lui prêter.» Du sang, il y en avait vraiment partout : le jeans, le tee-shirt, la casquette, les baskets. Il se souvient aussi avoir vu un cutter orange, assez gros sur l’évier. Ces vêtements ensanglantés, il les a laissés par terre demandant au frère de Gino de les jeter ou de les brûler.

«Je crois que j'ai tué quelqu'un»

- «Était-il abattu ou énervé ? questionne le président ?
Réponse : «Il était très tendu. Il n’est pas toujours dans son comportement normal… Un peu à cran.»
- «Pourquoi est-il venu chez vous alors qu’il a un appartement ?»
- «Peut-être pour trouver du réconfort», tente d’expliquer Gino ajoutant, «c’est la première fois que je voyais quelqu’un avec autant de sang.»
Il a trouvé cela bizarre. «Je savais qu’il était bagarreur mais un tueur non. On ne serait pas restés avec lui» ajoute-t-il.
Puis, il cite les noms de trois autres copains qui sont venus le chercher. Et de glisser : «involontairement, il nous a fait du mal et suite à ça, on en est là.» De son côté, Jérémy Priour explique que systématiquement, après un vol ou une bagarre, il brûle ses vêtements. Le frère de Gino raconte pour sa part, que ce dernier était en état de choc et pleurait fort sous la douche. «Après son départ, j’ai nettoyé la salle de bains. Ça puait le sang. Il en a même laissé sur la poignée de l’appartement.» Personne n’est vraiment précis sur l’heure de son arrivée située dans l’après-midi ou la fin de l’après-midi. L’accusé, qui risque la perpétuité, semble toujours frappé d’amnésie. Lorry (1) le connaît de longue date. Selon elle, «ses fréquentations ont provoqué sa chute. Il est dans un milieu de fumette et d’alcool. Ce jour-là, il paraissait défoncé» Quant aux chaussures du meurtrier présumé, on les a retrouvées chez Florent (1) un autre copain qui lui en a prêté une paire toujours à cause du sang. Il lui aurait dit : «Franchement (...), je crois que j’ai tué quelqu’un». Il lui aurait également confié avoir «mis des coups de cutter». Cependant les témoignages des uns et des autres mettent au jour des contradictions soulignaient, hier, les avocats de la défense Me Blanco et Mesa qui souhaitent qu’une confrontation générale soit organisée.
(1) Les noms ont été changés

http://www.ladepeche.fr/article/2013/06/28/1660793-je-n-ai-jamais-vu-autant-de-sang.html

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