mardi 18 juin 2013

Noyade d'une jeune fille à Lacanau (33) : « L’effectif était trop juste »

Au lendemain de la noyade de Julie Alves Paulino, survenue dimanche, vers 16 heures, sur la plage sud de Lacanau, Pascal Cauwel, un ancien sauveteur nautique, peine encore à contenir son émotion et sa colère.
Le quinquagénaire a participé aux secours. Avec deux autres personnes, il a aidé le médecin urgentiste du Samu et les sauveteurs du poste de secours de la plage centrale à tenter de réanimer la victime. Elle était âgée de 20 ans. La scène s’est déroulée sur la piste d’hélicoptère de la plage centrale. Avec sa voiture, il a même conduit le plongeur de l’hélicoptère et son matériel médical de la plage sud à la plage centrale. « Nous nous sommes relayés pendant plus d’une heure et demi, mais sans pouvoir la ramener à la vie. On a fait le maximum. »

Si Pascal Cauwel a souhaité témoigner, c’est pour dénoncer l’absence de surveillance sur la plage sud de Lacanau. « Le poste de secours était fermé. La plage était bondée. Il n’y avait même pas un panneau pour signaler les baïnes. Les secours ont mis 45 minutes pour la sortir de l’eau. Avec une surveillance sur cette plage, elle aurait eu une bonne chance d’être sauvée. Ce qui s’est passé n’est pas acceptable ! » Et selon lui, les sauveteurs, qui ont fait le maximum, étaient aussi en sous-effectif. « C’était criant. On le voyait bien à la façon dont les secours se sont déroulés. »
« On n’a pas arrêté »
Au poste de secours de la plage centrale, l’un des sauveteurs confirme aussi que l’effectif était trop juste pour ce week-end très chargé à Lacanau. « Dimanche, on n’a pas arrêté. Il aurait fallu être deux de plus sur la plage. Il y avait du monde partout. On a fait de la prévention toute la journée. Au moment de cette noyade, c’est un ami de la victime qui est venu nous prévenir en courant depuis la plage sud. Il était dans l’eau avec elle. Il a réussi à regagner le rivage pour nous alerter. Et puis nous sommes allés sur zone. Au départ, on n’avait pas une bonne visibilité. Avec des surfeurs qui étaient au large avec elle, on a essayé de la masser sur la planche en attendant un hélitreuillage. »
Le jet-ski en panne
Et puis l’hélicoptère de la Sécurité civile, Dragon 33, est arrivé au bout d’une vingtaine de minutes. Selon nos informations, le giravion revenait de mission. Il avait été mobilisé pour une noyade dans une piscine au Pyla-sur-Mer. Ce qui explique un délai supplémentaire dans le temps d’intervention.
Dans le déroulement de cette journée, un autre fait n’a pas joué en faveur des sauveteurs. Le jet-ski, très utile à la prévention, n’était pas en état de fonctionnement. Samedi, si les baigneurs ont pu le voir travailler, dimanche il était en panne », confirme le sauveteur de la plage centrale.
Contacté par « Sud Ouest », le chef de poste, un ancien MNS-CRS à la retraite, estime, lui, que « son effectif était suffisant » le week-end dernier. Il affirme aussi que ses sauveteurs ont pu faire des patrouilles sur les plages qui ne sont pas encore surveillées. C’est-à-dire au sud et au super-sud. Ce qui ne colle par forcément avec tous les témoignages récoltés le jour du drame… « On a fait ce que l’on a pu. Dimanche, il y a eu un déferlement. On a sifflé toute la journée », explique-t-il encore.
Selon nos informations, une réunion aurait eu lieu hier entre la Communauté de communes des Lacs Médocains (Carcans, Lacanau et Hourtin), en charge de la sécurité des plages, et les sauveteurs de Lacanau. Ces derniers auraient obtenu que leur effectif soit renforcé. Les plages sud et super-sud de la station, elles, ils débuteront leur surveillance avec l’arrivée des MNS-CRS. C’est-à-dire à partir du 4 juillet comme pour beaucoup d’autres plages du littoral.

http://www.sudouest.fr/2013/06/18/l-effectif-etait-trop-juste-une-question-de-moyens-1088036-4626.php

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