Giovanni Tavilla, 64 ans, était présent lors de l’audience de lundi, cité pour l’unique prévention de non-assistance à personne en danger, fait commis entre le 20 et le 21 février 2011.
Au petit matin vers 8 heures à Saint-Pierre-de-Varennes, le prévenu, encore ivre, découvre le corps sans vie de son épouse âgée de 61 ans, allongée face contre terre, les jambes sous le véhicule à l’extérieur de la maison familiale. Quelques heures plus tôt le couple enivré revenait d’un banquet, le mari descend du véhicule pour allumer la lumière dans le garage, son épouse relativement impotente et corpulente chute en sortant de la voiture, il l’a laissé tout simplement sur place et remonte chez lui pour regarder un film érotique.
À la barre l’homme têtu, obstiné, se trouve avec aplomb des excuses. « Elle était consciente monsieur le Juge, j’ai regardé la télé, j’ai bu trois verres de blanc, mais je suis allé la voir trois fois. Je pensais qu’elle allait se traîner au sous-sol, elle était consciente, elle ne s’est plainte de rien ! »
Le président questionne ainsi que ses assesseurs, mais le prévenu rejette sa responsabilité. « La dernière fois, c’était 3 heures du matin. Elle était en vie et elle m’avait dit de monter me mettre au chaud ! » puis insiste de manière étonnante : « je l’ai toujours secourue c’est elle qui ne voulait pas ! »
Me Delmas, partie civile, parle « d’un dossier particulièrement invraisemblable et exceptionnel » et souligne les circonstances atroces qui ont précédé le décès. « Il faisait nuit, il pleuvait, la température était de 3 degrés, on lui avait enlevé ses lunettes et elle était myope, et pieds nus ».
Caroline Mollier, ministère public, parle de « dossier rarissime », où la victime est restée 9 heures allongée dehors sans être secourue par son mari. Elle requiert 18 mois dont 9 avec SME estimant que la non-assistance à personne en danger est constituée.
Me Carle-Lengagne, pour la défense : « Nous sommes dans un drame familial avec un couple qui boit », puis ajoute « il a été condamné par sa belle-famille ». L’avocate insiste sur un point crucial : « elle prenait des doses phénoménales de médicaments qui auraient selon l’expertise entraîné le décès cette nuit-là ».
Après délibéré, l’homme a écopé de 2 ans de prison dont 1 an avec SME de 2 ans.
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