Un habitant de Grosmagny entre la vie et la mort

Avec ses cinq cents habitants, le village de Grosmagny, dans le Territoire de Belfort, n’a pas l’habitude de faire parler de lui dans la rubrique des faits divers. Pourtant, durant la soirée de mercredi, un accident tragique s’est produit dans la paisible rue de la Libération. À 22 h 45, ce 8 mai, les pompiers du Territoire de Belfort ont reçu un appel de détresse pour prendre en charge une personne retrouvée inconscience dans sa maison, au numéro 26.

Une plaie béante au front

La victime, Arnaud Mauraisin, âgé de 36 ans et vivant seul, se trouvait sur son canapé, une plaie béante et sanglante au niveau du front. Inconscient à l’arrivée des secours, le jeune homme, très grièvement blessé, a été pris en charge par les pompiers et le Smur. Il était, hier, toujours entre la vie et la mort, plongé dans le coma, hospitalisé en neurochirurgie à Besançon. Et, selon les premiers éléments de l’enquête, la blessure, profonde, aurait pu être commise avec un marteau ou une batte de base-ball.
Sur la bâtisse blanche où s’est déroulé le drame, les volets sont fermés. La gendarmerie a apposé des scellés sur chaque ouverture et le portail de la propriété. Les voisins de la victime décrivent un « homme qui n’a jamais posé de problème ». « Arnaud est cordial, très gentil. Trop peut-être… », confie Jeanne Meyer, sa voisine. « Nous habitons Grosmagny depuis quatorze ans. Il était là avant nous. Sa mère habite un peu plus haut dans le village. »
Que s’est-il passé durant la soirée de ce jour férié ? Arnaud aurait dîné avec des connaissances. En fin de repas, l’un des convives aurait raccompagné les autres jusqu’au portail. De retour dans la maison, où Arnaud se trouvait vraisemblablement seul, il dit l’avoir découvert gisant sur le canapé.

Beaucoup d’allers et venues

Une version que le voisinage a du mal à admettre. « Il y a régulièrement beaucoup d’allées et venues devant la maison », ajoute René Meyer. « Surtout le lundi et le mardi. » Pour les voisins, il ne s’agit pas de visites amicales. « Les voitures stationnent devant le portail. Une personne entre et ressort à peine dix ou quinze minutes plus tard. On est habitué à ce va-et-vient bizarre… » On évoque à demi-mot un trafic, portant sans doute sur des produits stupéfiants.
« Mais ce mercredi, on n’a rien vu, rien entendu durant l’après-midi », affirment les voisins qui disent avoir déjà entendu l’occupant des lieux se « disputer » avec certains de ses visiteurs. « Ma sœur est venue le soir pour mon anniversaire », précise Jeanne. « Lorsqu’elle est arrivée, vers 18 h 45, deux voitures étaient stationnées devant la maison d’Arnaud. Mais lorsqu’elle est repartie vers 22 h 40, il n’y avait plus personne. » Troublant, puisque c’est à cette heure-là que les pompiers ont été appelés par le copain, supposé se trouver sur les lieux.
Deux jours après les faits, les gendarmes restent très discrets sur l’enquête. La victime avait déjà été condamnée pour du trafic de drogue. Le déroulement de la scène laisse penser à un règlement de compte

http://www.estrepublicain.fr/actualite/2013/05/11/un-habitant-de-grosmagny-entre-la-vie-et-la-mort